05/12/2018 - Midi Madagasikara - Madagascar
Faire d’une pierre trois coups. Les acteurs multisectoriels engagés dans la question de nutrition à Madagascar ont procédé, hier, à la validation de la Politique Nationale de Nutrition (PNN) réactualisée, du Plan de mise en œuvre du PNAN III et le Plan National de Suivi et Evaluation du PNAN III.
En matière de nutrition, les préoccupations de Madagascar sont maintenant plus concentrées sur la lutte contre la malnutrition chronique. A l’heure où le taux de malnutrition chronique chez les enfants de moins de 5 ans à Madagascar est de 47,3%, un taux supérieur au seuil critique de l’OMS qui est de 40%, le pays fait actuellement face au grand défi, celui de réduire ce taux à 38% en 5 ans et à 32% en 10 ans. Selon les données de l’Enquête Nationale sur le Suivi des indicateurs des Objectifs du Millénaire pour le Développement (ENSOMD 2013), 9% des enfants de moins de 5 ans souffre de malnutrition aigüe à Madagascar, notamment dans la partie sud du pays, affectée par des pics fréquents. De même, 32% des enfants de moins de 5 ans présente une insuffisance pondérale, et 11% un faible poids à la naissance. Chez les 6-8 ans, moins du quart (21,6%) consomme des aliments riches en vitamine A, tandis que ceux riches en fer sont consommés par moins d’un enfant sur cinq (17,6%).
1 000 premiers jours. L’évolution de la situation de Madagascar en matière de nutrition a ainsi conduit à la réactualisation de sa Politique Nationale de Nutrition (PNN) – la première PNN a été élaborée en 2004 et a amené, dans le cadre de son opérationnalisation, à la mise en place de l’Office national de Nutrition (ONN), du Conseil National de Nutrition (CNN) et de son Bureau permanent (BPCNN) – marquant la voie à suivre, axée sur la lutte contre la malnutrition chronique. « Les interventions dans les 1 000 premiers jours de la vie, de la conception au deuxième anniversaire de l’enfant, sont essentielles car au-delà, les séquelles de la malnutrition chronique sont irréversibles aussi bien sur le plan physique qu’au niveau des capacités intellectuelles, faisant de ces enfants de futurs adultes qui ne contribueront pas au développement du pays », a rappelé le coordonateur national de l’ONN Raveloharison Ambinintsoa. Rappelons que quinze régions de Madagascar affichent encore un taux de malnutrition chronique élevé, dont plusieurs au-dessus de 60%. Les régions Analamanga, Amoron’i Mania, Itasy, Haute Matsiatra et Vakinankaratra en font partie. Des régions qui, paradoxalement, ont des potentiels agricoles importants.
Validation. Le grand défi de la nutrition à Madagascar sera alors de relever à travers un mécanisme approprié, prenant en compte tous les paramètres pour résoudre un problème complexe et à multiples facettes. Sur plusieurs documents de base repose la mise à exécution des actions entrant dans le cadre de la lutte contre la malnutrition chronique : la PNN et les Plans Nationaux d’Action pour la Nutrition (PNAN I pour la période 2005-2009, le PNAN II pour 2012-2015 et le PNAN III, de 2017-2021). Hier, un atelier de validation du PNN réactualisée, du Plan de mise en œuvre du PNAN III et du Plan National de Suivi et Evaluation du PNAN III, s’est tenu à l’hôtel Colbert Antaninarenina. Une rencontre à laquelle ont pris part les acteurs multisectoriels de la nutrition, issus du gouvernement et de la société civile, ainsi que le Système des Nations Unies et les autres partenaires techniques et financiers. On notera également la présence à cet atelier de validation d’une délégation burundaise, également membre du mouvement SUN (Scaling Up Nutrition), auquel Madagascar a déjà adhéré depuis 2014. Cette délégation est venue échanger des expériences avec la Grande Île en matière de stratégie de lutte contre la malnutrition.
Hanitra R.
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