18/12/2019 - Midi Madagasikara - Madagascar
Dans plus de 90 % des cas, le cancer du col de l'utérus est lié à une infection prolongée au Papillomavirus Humain (HPV), virus hautement contagieux qui se transmet par contact sexuel. Il est aujourd'hui clairement établi que le papillomavirus, à la différence des autres IST (infections sexuellement transmissibles), se transmet dès qu'il y a attouchement sexuel, même sans pénétration. De plus, le virus est capable de passer à travers le préservatif, sa taille étant infiniment petite.
Le vaccin contre le HPV reste le seul moyen pour se prémunir et éviter l'apparition des lésions précancéreuses et à terme, le cancer du col de l'utérus. Il faut, cependant intervenir avant le premier rapport sexuel. Déjà répandu dans de nombreux pays, ce vaccin a déjà fait l'objet d'une phase pilote d'introduction à Madagascar il y a quelques années, et a ciblé les filles avant le début de l'activité sexuelle. Sa mise à l'échelle nationale n'est pas, pour l'instant d'actualité.
Modèle australien. Depuis quelques années, le vaccin contre les HPV est également administré aux garçons dans plusieurs pays, dont l'Australie qui a mis en place un plan national de vaccination depuis 2007. Cette démarche, accompagnée d'une vaste campagne de communication dans ce pays, propose le vaccin en milieu scolaire aux filles et aux garçons à partir de l'âge de 11 ans. En 2017, soit dix ans après la mise en place de ce modèle, la couverture vaccinale était de 80% chez les filles et de 75% chez les garçons en Australie. Il en résultait une baisse considérable de l'incidence des cancers dus au HPV dans ce pays où le cancer du col de l'utérus devrait se situer, selon les projections, autour de 4 cas pour 10.000 personnes en 2028, seuil considéré comme celui de l'élimination.
L'initiative fait école. Le modèle australien qui étend la vaccination contre le HPV aux deux sexes, a inspiré une trentaine d'autres pays dont l'Espagne, les Etats-Unis, le Canada, la Grande-Bretagne, l'Italie, ou encore la Norvège. Au Canada, la couverture vaccinale est comprise entre 60% et 90% selon les régions. En France, le vaccin, jusqu'ici administré aux filles de 11 à 14 ans (avec une possibilité de rattrapage jusqu'à 19 ans), sera bientôt étendu aux garçons, selon le ministère français de la Santé. L'an prochain, la vaccination sera ainsi étendue aux garçons de la même tranche d'âge. L'objectif étant de freiner la transmission des HPV, et par extension, protéger la population des cancers causés par ces papillomavirus.
Rappel. Environ 80 % des personnes sexuellement actives seront infectés par un HPV au moins une fois dans leur vie. Chez la femme, la majorité des infections au niveau du col de l'utérus guérissent spontanément. Dans 10 % des cas, cependant, le virus s'installe durablement et provoquera des lésions précancéreuses ou cancéreuses. En matière de cancer du col de l'utérus, d'autres importants facteurs associés interviennent également, notamment le tabagisme. Une guérison spontanée d'une infection au niveau du col de l'utérus pourrait ainsi être compromise par le tabagisme. Par ailleurs, d'autres infections évitables causées par d'autres agents pathogènes (chlamydia, gonocoque, virus de l'herpès, etc... ) sont aussi prises en considération dans le même processus. Rappelons, enfin que les HPV peuvent aussi être à l'origine de cancers pouvant toucher les hommes tels certains cancers ORL (en raison de certaines pratiques sexuelles comme le sexe oral), le cancer de la verge, de l'anus, ainsi que les condylomes ou verrues génitales. Les vaccins actuellement disponibles protègent des principales souches du HPV, dont les génotypes 16 et 18, responsables de près de 70 % des cancers du col de l'utérus.
Par Hanitra R.
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