Prenant la parole à cette occasion, le président du Conseil national de l'ordre des pharmaciens, Hyacinthe Ingani, a souligné que le lancement d'une gamme de médicaments génériques dans le circuit privé et libéral, est une première au Congo. A l'échelle mondiale, les médicaments génériques représentent, pour certains pays, un levier permettant de maîtriser l'écoute de la sécurité sociale et d'améliorer l'accès des populations aux médicaments. «Le développement des médicaments génériques dans les pays pauvres est la voie obligatoire. Car ces pays pauvres ne peuvent faire l'économie du développement des médicaments génériques», a-t-il signifié.

Rappelons que les avantages de ces médicaments sont nombreux : ils apportent une réponse à l'inaccessibilité des populations aux soins de qualité, ils créent une clientèle supplémentaire et améliorent la qualité des services de la pharmacie.
Toutefois, les médicaments génériques se heurtent à des obstacles d'optimalisation, d'inadéquation et de législation pharmaceutique. «A cet effet, pour optimiser la mise en oeuvre de la politique de développement des médicaments, il serait important d'abroger les dispositions législatives de l'année 1954», a souligné Hyacinthe Ingani. Concluant son propos, il a interpellé les pouvoirs publics «à prendre conscience de la nécessité de pouvoir appliquer à la distribution des médicaments génériques les mêmes règles que les spécialités. Car ils restent du domaine du pharmacien».

A son tour, le président de l'ordre des syndicats des pharmaciens, Boniface Okouya, s'est exprimé. Il a indiqué que le continent africain mobilisé en 1994, avait décrié trois fléaux dans le domaine de la pharmacie. Ces fléaux ne sont autres que l'inaccessibilité des populations africaines aux médicaments pharmaceutiques, les prix des médicaments et le manque de maîtrise des prix sur le marché.

Or le Congo, par manque de dynamisme, a manqué de faire la promotion du médicament. «Le pays devient le marché des médicaments de la rue, quand il n'est pas le dépotoir de médicaments périmés», a déclaré Boniface Okouya. «Le lancement des médicaments génériques permettra de mener une bataille sans faille contre les médicaments de la rue», a-t-il affirmé.

Au terme de la cérémonie, c'est le directeur des laboratoires UBITHERA, Luc Mielo, qui a pris la parole. Les génériques UBIGEN appartiennent aux pharmaciens africains représentant une quinzaine de pays francophones. Ces génériques sont notamment des antalgiques, des anti-inflammatoires et des antibiotiques. «Le laboratoire a prévu d'autres gammes génériques en injection et en suspension», a annoncé Luc Mielo.

Lydie Gisèle Oko

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