05/12/2007 - Walfadjri - Sénégal
L’implantologie est une discipline à la fois chirurgicale et prothétique. A Dakar, un à deux cabinets privés détiennent le monopole selon les spécialistes en chirurgie dentaire. Et jusqu’à présent, le département d’Odontologie de la Faculté de Médecine ne se livrait qu’à des enseignements théoriques de cette discipline, du fait d’un défaut de matériel qui coûte relativement cher. Une situation qui relève maintenant du passé, au grand bonheur des étudiants et du personnel enseignant du département d’Odontostomatologie.
‘Ce don vient à son heure dans la mesure où il vient combler un gap qu’est la partie pratique du cours d’implantologie que nous enseignons dans le cadre de la chirurgie buccale’, souligne le Pr Boubacar Diallo, chef du département d’Odontologie de la Faculté de Médecine de Dakar. Selon cet enseignant à la tête de ce département depuis neuf mois, il n’était pas logique, en tant que structure de formation, de se limiter à des cours théoriques. ‘Quelle que soit la qualité de la description, si l’étudiant ne voyait pas l’exécution d’un cas de chirurgie implantaire, il était difficile de lui inculquer toutes les notions relatives à cette discipline. D’autant plus que la demande commence à se faire sentir chez les patients’, note-t-il. Cependant, prévient le chef du département d’Odontologie, qui s’investit dans cet institut depuis 22 ans, quelques aménagements seront effectués pour accueillir ce matériel. Le site demande un certain redimensionnement avec une salle stérile, un chasse de déshabillage, un endroit où l’on puisse se laver, etc.
Raul Martin, accompagné de sa femme Sandrine, se réjouit que l’Amitié France Afrique que dirige Claude Pierre Bloch lui ait permis de nouer de vieilles connaissances en Afrique. Faisant de son credo le transfert de compétence et de matériel, Raul Martin n’a pas hésité à mettre à profit cette unité d’implantologie à Dakar. Le choix du Sénégal s’explique par le fait que le pays dispose d’un personnel compétent, hautement qualifié, mais qui manque de matériel pour rendre pratiques les enseignements. ‘A Dakar, plus précisément à la Faculté de Médecine, nous avons plus de vingt nationalités. Cette unité d’implantologie permettra ainsi de rendre pratiques les enseignements sur cette discipline de la chirurgie buccale’, explique le Dr Raul Martin. Selon lui, ce matériel permettra de réaliser l’implantologie.
Le département d’Odontostomatologie est une structure qui fonctionne sans budget propre. Il est géré par la Faculté de Médecine au même titre que les départements de Médecine et de Pharmacie. Mais depuis quelques années, le rectorat a plaidé en sa faveur en leur retournant l’intégralité des fonds générés par les soins qu’offre la structure. Malgré les tarifs modiques, soutient le chef du département, l’institut parvient quand même à combler les gaps et les déficits. Chaque année, la Direction des bourses décaisse de l’argent pour l’achat des trousseaux dentaires des étudiants. Ces trousseaux reviennent à près de 100 millions de francs Cfa, en plus de l’achat des intrants qui tournent autour de 25 millions de francs Cfa.
Par ailleurs, l’Institut d’Odontologie veut une certaine indépendance. Selon son chef, il faut un projet d’établissement permettant au département d’avoir une certaine autonomie. ‘Dans le pire des cas, préconise le Pr Diallo, il nous faut quitter notre statut de simple département de Faculté à une Ufr (Unité de formation et de recherche) ou alors que nous soyons carrément Faculté’. Si cela n’est pas possible, le Pr Diallo souhaite que son département soit érigé en Institut d’université qui dépendrait au plan administratif et financier directement du rectorat.
La deuxième contrainte du département d’Odontologie est
liée au fait que l’institut dispose d’une masse d’enseignants
de rang magistral relativement faible. ‘Nous sommes en train de combler
ce gap. Beaucoup de jeunes maîtres-assistants frappent actuellement à
la porte de l’agrégation’, note le Pr Diallo. La troisième
contrainte relève d’ordre technique. ‘Les standards internationaux
disent que le matériel d’odontologie, utilisé par des apprenants,
doit être changé tous les cinq ans. Or, le matériel que
nous avons actuellement date de plus de 12 ans’, déplore le chef
de département. L’ambition pour lui est, d’ici la fin de
son mandat de chef de département, qui est de deux ans, de ‘renouveler
tout ce matériel, sinon une bonne partie’. Sous peu, le département
de Chirurgie dentaire va virer au système Lmd. Un virage qui sera accompagné
sur le plan technologique, avec la mise en place d’un parc informatique,
dans le but d’’améliorer la recherche documentaire des étudiants
en chirurgie dentaire’.
Docteur Daouda FAYE, chef du bureau de la santé bucco-dentaire : ‘Se
rendre chez le chirurgien dentiste une fois tous les six mois’.
Bien qu’elle constitue le maillon faible de notre système de santé, la prévention constitue l’un des moyens les plus efficaces contre les caries dentaires. Pour cela, il est conseillé de ne point attendre d’avoir des maux de dents pour rendre visite au chirurgien dentiste. La parade, soutient le Dr Daouda Faye, chef du Bureau de la santé bucco-dentaire au ministère de la Santé et de la Prévention médicale, c’est de se rendre chez le chirurgien dentiste tous les six mois. Selon lui, il s’agira de développer le volet prévention par un renforcement de personnel qualifié au niveau des centres de santé. Ce personnel, explique le Dr Faye, est chargé de livrer des messages simples tels le fait d’’éviter de manger des sucreries avant de se coucher, d’éviter une alimentation collante et de se brosser régulièrement les dents’. A cela, s’ajoute une visite chez le chirurgien dentiste une fois tous les six mois. Du moment que le changement de comportement est un processus long, le chef de la Division de la santé bucco-dentaire insiste pour que ces messages soient régulièrement répétés.
Par ailleurs, le Dr Daouda Faye s’est expliqué sur l’opportunité
de loger la trousse d’implantation au niveau de l’Institut d’Odontostomatologie.
‘Le département de chirurgie dentaire dispose d’un plateau
technique et d’un personnel qualifié pour la gestion de ce matériel
d’implantologie, car la discipline y est enseignée depuis des années’,
relève le Dr Faye. A cela s’ajoute le fait que des étudiants
puissent terminer leur cursus sans pour autant assister à un cas pratique
d’implantologie.
Le Dr Daouda Faye fait également état de son souhait de mettre
en place une formation continue de chirurgiens dentistes qui sont au niveau
des hôpitaux afin que cette unité d’implantologie puisse
être accessible aux patients. En ce qui concerne le personnel, chaque
année, près de 15 chirurgiens dentistes sont recrutés.
‘Nous souhaitons doubler ce nombre d’ici les prochaines années
pour doubler le personnel au niveau des centres de santé’, note
Daouda Faye.
Issa NIANG
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