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Le soleil | Sénégal | 17/01/2009 | Lire l'article original
Organisé par Population référence bureau (Prb) en collation avec Africa consulting international (Aci), cet atelier a réuni pendant 3 jours (12-14 janvier 2009) à Dakar des hommes et femmes de médiats du Mali, du Burkina Faso et du Sénégal spécialisés en Santé.
Vu sous cet angle, la Planification familiale contribue, selon Mme Sano, au développement, donc à la réduction de la pauvreté.
Malheureusement, de nombreux obstacles se dressent à une bonne pratique de la planification en Afrique de l’Ouest. Connaissant mieux la situation du Sénégal, l’experte en Santé de la reproduction pense que la sécurité contraceptive n’est pas effective dans notre pays. Parce qu’on parle de sécurité contraceptive « quand chaque personne peut choisir, obtenir et utiliser les produits de la Santé de la reproduction de qualité à chaque fois qu’elle en manifeste le besoin ».
Offre et demande
Poursuivant, elle ajoute que le but de la sécurisation des produits de la Santé de la reproduction est de s’assurer que l’offre soit égale à la demande. Un objectif difficile à atteindre quand on sait, qu’au Sénégal, les produits ne sont pas toujours disponibles dans les structures où ils sont distribués.
Aujourd’hui, seuls les bailleurs assurent l’achat des produits contraceptifs, alors que certains d’entre eux commencent à se retirer. Ce qui pose un réel problème de disponibilité. Surtout que les 45 millions alloués, chaque année par l’Etat du Sénégal depuis 2005 pour l’achat de produits contraceptifs, n’ont jamais été utilisés.
Cependant, précise Mme Sano, « la non-utilisation de la Planification familiale au Sénégal n’est pas toujours liée à la non-disponibilité des produits ». Dans son argumentaire, elle révèle qu’il y a au Sénégal un fort taux de besoins non-satisfaits (24% pour l’espacement des naissances et 7% pour la limitation des naissances, selon la fiche de données sur la Planification familiale dans le monde éditée par Population référence bureau).
Car, il est souvent constaté que les maris ne veulent pas que leurs épouses utilisent une quelconque méthode contraceptive.
Accueil non-convivial
A côté, il y a l’influence de la belle-famille, les rumeurs sur les effets secondaires de l’utilisation de produits contraceptifs. Les contraintes se rencontrent jusque dans les structures de Santé où les droits des clientes qui veulent utiliser une méthode contraceptive ne sont pas toujours respectés par les prestataires.
« L’accueil n’est pas toujours convivial. La confidentialité n’est pas souvent respecté », regrette l’experte en Santé de la reproduction qui se satisfait, par ailleurs, que maintenant les Infirmiers chefs de poste, qui sont au niveau périphérique, peuvent prescrire toutes les méthodes contraceptives, y compris le Diu (Dispositif intra utérin).
Cette méthode étant de longue durée (jusqu’à 12 ans) est prise en compte par la campagne de repositionnement de la Planification familiale au Sénégal. Car, pour Mme Sano, il est important de promouvoir ces méthodes qui vont au-delà de trois ans dans le cadre de cette campagne qui s’articule sur la sensibilisation avec la communication de proximité.
Mais, face à la baisse du financement pour l’achat de produits contraceptifs, aux ruptures de stocks, à l’absence de décrets d’application pour beaucoup de conventions déjà ratifiées par le Sénégal, les défis pour réduire considérablement le taux de mortalité maternelle qui est de 401 décès pour 100.000 naissances vivantes (Eds IV, 2005), restent énormes.
C’est pourquoi, il est important, selon Mme Aïssatou Sano de la Dsr, de s’appuyer sur la sécurisation des produits de la Planification familiale.
« Nous avons besoin de produits pour la contraception. Sans produits, il n’y aura pas de services », soutient-elle.
Maïmouna GUEYE
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