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Sud Quotidien | Sénégal | 15/01/2009 | Lire l'article original
A quoi sert d’inscrire une dépense nécessaire dans les crédits d’un ministère si c’est pour ne pas l’exécuter ? Au moment où les femmes continuent de mourir en donnant la vie et/où les experts de la santé de la reproduction affirment avoir perdu leurs repères en matière de gestion de la santé de la population, de l’argent destiné à la santé maternelle et infantile continue annuellement d’être reversé au ministère. La planification familiale, le contrôle et la limitation des naissances en subissent de sérieuses conséquences. Rien en fait ne justifie cette décision de reverser cet argent au moment où l’on constate un relâchement de plus en plus prononcé des bailleurs de fonds au profit du Vih/Sida qui polarise de plus en plus de ressources budgétaires.
Le combat engagé par la Communauté internationale pour une meilleure planification familiale ne risque-t-il pas ainsi de perdre de sa grande dynamique ? Pourtant en 2005, les représentants des pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre avaient pris une décision majeure à l’issue d’une conférence régionale tenue à Accra, au Ghana, de repositionner la planification familiale pour en faire une partie intégrante de la grande offensive mondiale contre toutes les maladies liées à la santé de la reproduction. Pour les experts qui participaient à cette rencontre, la sécurité contraceptive ne serait effective que lorsque « chaque personne peut choisir, obtenir, et utiliser les produits de santé de la reproduction de qualité à chaque fois qu’elle en manifeste le besoin ». Ce principe devait être considéré comme un axe fort de toute politique de santé.
C’est en substance sur quoi a porté également l’intervention de Mme Aissatou Sano de la Division de la Santé de la reproduction au ministère de la Santé et de la prévention lors du panel sur les enjeux et les défis de la sécurité contraceptive. Par ailleurs, la même experte n’a pas porté de gants pour mettre à nu toutes les carences du système de gestion de la santé de la reproduction au Sénégal. Parce que seule la moitié du budget consacré à ce volet est dépensée à cause des lourdeurs administratives. Pourquoi la Pna n’exécute pas son engagement d’achat des médicaments alors que le budget a été décaissé ? S’interroge par ailleurs Mme Aissatou Sano qui souligne qu’il y’a pourtant urgence de s’approvisionner en produits contraceptifs pour la promotion de la planification familiale parce que les structures spécialisées sont en permanence en rupture de moyens. Elle fait remarquer en substance que le recours à la planification familiale pour l’espacement des naissances représente une des stratégies reconnues parmi les plus efficaces pour réussir la réduction de la mortalité maternelle néonatale et infantile.
Par ailleurs au Sénégal, fera-t-elle observer, seules 10, 3 % des femmes mariées utilisent la planification familiale. Un taux si bas qui démontre que le Sénégal comme les autres pays d’Afrique de l’Ouest à savoir le Mali et le Burkina Faso enregistrant environ le même taux, sont de très loin en retard par rapport à beaucoup d’autres pays du continent. Or, l’absence de politique de population constitue une menace réelle pour la croissance démographique galopante et incontrôlée avec tout que cela comporte en terme de prise en charge économique et sociale.
Pour sa part, la présidente du Réseau « Siggil Jigeen » que l’on peut traduire par « Relever la Femme » a mis en exergue l’expérience engrangée par son organisation dans ce domaine et le plaidoyer mené au niveau national en faveur de la promotion de la planification familiale en y associant les populations par des débats et des sensibilisations à la base. Toutefois, selon a présidente de ce réseau connu pour sa grande combativité au service de la défense des femmes, si la planification familiale a perdu de l’allure et tarde à intégrer les mœurs, c’est surtout parce qu’on n’a pas encore réussi à impliquer réellement les hommes et en faisant du contrôle des naissances une affaire du couple.
Le directeur de la PNA s’explique
Le directeur de la Pharmacie national d’approvisionnement (Pna), M. Pape Birahim Mbaye interpellé sur cette question, soutient que pour permettre l’aquisition de médicaments ou autres produits de santé, la Pna est obligée de passer par appel d’offres international.
En ce qui concerne ces produits contraceptifs, Pape Birahim Mbaye estime que depuis que le protocole d’accord a été signé avec le ministère de la Santé et de la prévention, aucun soumissionnaire n’a été enregistré. Selon lui, les soummssionnaires jugent que le marché n’est pas interessant. Il avise que ce seuls trois produits qui sont commandés sur les 45 millions de F Cfa dont le Dépo Provéra, le Jadel et les Kits de retrait de Norplant. Mieux, a t’il précisé, des appels d’offres ont été relancés comme l’oblige le code des marchés publics. Et de faire savoir que si le marché n’est pas infructueux, le code autorise à la Pna de procéder à un marché par entente directe.
D’ailleurs, a-t-il ajouté, c’est la seule voie de l’issue. Néamoins, le directeur de la pharmacie soutient qu’il y a d’autres produits disponibles aujourd’hui au Sénégal pour la santé de la reproduction. « Toutes ces questions ont été portées à l’attention des responsables de la division de la santé de reproduction au ministère de la Santé et de la prévention », selon toujours le Dr Mbaye. Avant d’assurer qu’ils ont même participé à tout le procéssus jusqu’à l’ouverture des plis.
Par Cheikh Tidiane MBENGUE
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