29/01/2009 - Le quotidien - Sénégal
Ce Pnds qui vient de boucler sa deuxième phase a été évaluée pendant deux jours dans le cadre de la Revue annuelle 2008. Et les résultats sont mitigés, car, explique Dr Mandiaye Loum, de la Cellule d’appui et de suivi du Pnds, sur 55 recommandations, seules 20 ont pu être mises en œuvre. Or, l’exécution de cette deuxième phase devrait mettre en pratique les recommandations de la revue annelle de 2005 relatives aux objectifs du millénaire pour le développement pour, entre autres, la réduction de la pauvreté, et de la mortalité des enfants de moins de 5 ans. Le constat est que les gens sont encore au stade de la mise en place de comités de pilotage à six ans de l’échéance. Et pour le Dr Loum, cela peut porter préjudice aux politiques de santé jusque-là menées sur le terrain.
Ces dysfonctionnements inquiètent les partenaires au développement du secteur de la santé, qui ont participé à toutes les phases de rédactions du Pnds 2009-2018. Suzanne Maiga Konaté, au nom des bailleurs de fonds, selon qui le gouvernement s’était engagé pour un taux d’exécution de ces recommandations de 100%, regrette : «Nous relevons, jusqu’à la date du 26 janvier, environ 42% seulement des recommandations ont été réalisées.» Cette situation, poursuit-elle, «empêche la valorisation des réalisations du ministère (Santé et Prévention) dans un contexte de gestion axée sur les résultats et de redevabilité, dans l’esprit de la Déclaration de Paris». Par ailleurs, les initiateurs du Pnds reconnaissent le fiasco et se défaussent sur la tutelle qui «n’a jamais eu le temps de finaliser les arrêtés d’application des trois décrets qui se sont succédé».
En tout cas, selon Mme Konaté représentante du Fnuap au Sénégal, les partenaires estiment que «la mise en place d’un cadre de suivi régulier et partagé de la mise en œuvre des recommandations donnerait l’opportunité aux partenaires d’être informés objectivement sur les réalisations et les difficultés rencontrées par le ministère dans l’exécution des différents plans et programmes du secteur». Aussi, plaident-ils pour «une réelle prise en charge des maladies à soin coûteux par une décentralisation des moyens de dépistage, de diagnostic et de traitement, l’amélioration de l’administration des mesures de promotion de l’accessibilité au plan Sésame, la gratuité des césariennes et des accouchements, l’amélioration du fonctionnement des hôpitaux…»
Désarroi des partenaires
Dans les coulisses de cette rencontre de deux jours, on apprend que les pays du Maghreb font mieux que le Sénégal en matière de politiques pour l’augmentation de l’espérance de vie, la réduction des taux de natalité et de mortalité. Aussi, il est établi que, dans l’exécution du Pnds, les ressources humaines suffisantes et adéquates n’ont pas suivi les politiques de développement de santé. Il est a noter «un déficit en personnels, surtout paramédical, évalué à plus de 3 000 agents, malgré le recrutement annuel de 250 agents, pendant la période 1998-2007». Aussi, la démarche qualité, expérimentée au niveau des établissements publics de santé (Eps) à la faveur de la réforme hospitalière, et de certains centres de santé, «s’est heurtée à des contraintes liées au manque de ressources financières voire à un endettement colossal de la plupart des hôpitaux, ainsi qu’à un déficit de ressources humaines qualifiées». A propos de l’endettement qui s’élève à près de 15 milliards de francs Cfa, le ministre de la Santé et de Prévention a donné des assurances quant à son paiement en février prochain.
Par ailleurs, il est déploré le niveau bas du plateau technique dans les hôpitaux.
«Malgré l’acquisition d’équipements sophistiqués dans certains grands hôpitaux,
des difficultés énormes se sont posées, quant à la maintenance régulière d’équipements
d’imagerie médicale et/ou de laboratoire», constate-t-on.
Avec ces manquements, il est aujourd’hui probable que les engagements pris par
le Sénégal, lors du Sommet du millénaire organisé par l’Onu en 2000, ne seront
pas respectés. Car dans un rapport à mi-parcours rendu public, il est relevé
que les huit objectifs fixés pour l’horizon 2015 mettent à l’écart plusieurs
pays dont le nôtre qui souffre encore de ses hôpitaux atteints d’un «traumatisme»
devenu chronique.
Alors que le rapport est clair : «Il est possible de faire des progrès rapides pour parvenir à réaliser les Omd quand (le) gouvernement (est) dirigé d’une main ferme, des politiques sensées et des stratégies de promotion des investissements publics (qui) se combinent avec une aide financière et technique adéquate de la part de la communauté internationale.» Dans le document, il est fait état d’un autre objectif en mal de progression qui est le taux de mortalité infantile dans les pays pauvres. Même si ce taux, dit-on, a reculé de 16% depuis 1990, ce n’est pas conforme aux engagements pris en 2000 par ces chefs d’Etat de réduire de 67% ce taux à l’horizon 2015.
En outre, des Ong pointent du doigt la rareté des financements promis qui a un impact négatif sur l’atteinte des objectifs du millénaire. «Si certains progrès peuvent être relevés d’après l’Onu, les Omd relatifs à la santé sont en revanche loin d’être atteints et le manque de progression en ce qui concerne les niveaux de mortalité infantile, de mortalité maternelle et de prévalence du sida est très alarmant dans certaines régions, en particulier en Afrique sub-saharienne. Cette situation est en grande partie due au fait que les pays contributeurs ne tiennent pas leurs promesses», souligne le réseau Action for global health une coalition de 15 Ong situées dans 6 pays d’Europe.
Par Aly FALL
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