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Manque d’informations, produits non-disponibles, faible adhésion des hommes : Ces obstacles à la sécurité contraceptive dans la région de Saint-Louis

Le soleil | Sénégal | 17/02/2009 | Lire l'article original

Dans la région de Saint-Louis, même si le taux de prévalence contraceptive n’est pas loin de la moyenne nationale estimée à 10.3%, la pratique de la planification demeure faible. Et les raisons invoquées tournent, entre autre, autour du manque d’information, de la non-disponibilité des produits contraceptifs. Dans ce cas, la sécurité contraceptive est loin d’être une réalité dans la région Nord.

Au district sanitaire de Sor, même si le taux de prévalence contraceptive est de 12%, les efforts se poursuivent pour améliorer la couverture. Car, selon le Dr Seynabou Ndiaye, médecin-chef du district, si la Planification familiale n’est pas pratiquée à grande échelle dans la région de Saint-Louis d’une manière générale, c’est parce que « l’information n’est pas connue ».
A ce facteur, elle ajoute la faible adhésion des hommes. « Si une femme n’a pas l’accord de son mari, elle ne peut pas faire la Planification familiale », indique-t-elle. Pour cette raison, déclare Ndèye Bineta Fall, chargée de la Santé de la reproduction au niveau de la Région médicale de Saint-Louis, les facteurs socioculturels expliquent dans une large mesure les comportements des populations, notamment le faible taux de pratique contraceptive dans cette région composée des départements de Saint-Louis, Dagana et Podor. Elle évoque aussi la mauvaise interprétation des textes religieux par rapport à la Planification familiale.
Poursuivant, Dr Seynabou Ndiaye ajoute qu’il arrive que des femmes aillent demander des méthodes contraceptives dans des structures qui ne sont pas habilitées à offrir de tels services. De ce fait, elles retournent chez elles sans être satisfaites. A ce titre, Ndèye Bineta Fall avoue que les prestataires n’étaient pas suffisamment formés pour prendre en charge la Planification familiale. « Les femmes prestataires n’avaient même pas d’arguments pour gérer les rumeurs », déplore-t-elle. La disponibilité des produits contraceptifs est un autre élément qu’on cite comme un frein à une pratique correcte de la Planification familiale dans la région de Saint-Louis.

Pour contrecarrer ces obstacles à une bonne pratique contraceptive, toutes les femmes qui fréquentent le district sanitaire de Sor sont informées de l’existence de la composante planification familiale.
« On leur explique les méthodes pour préserver leur santé et celle de leurs enfants », souligne Dr Seynabou Ndiaye. La même procédure est appliquée après un avortement. Il en est de même lors des jours de vaccination des enfants. « Quand une maman vient, par exemple, avec deux enfants qui ont sensiblement le même âge, nous lui expliquons qu’il y a possibilité de recourir à la Planification familiale pour espacer la naissance des enfants ».
Les matrones, qui sont considérées comme des conseillères jouent un rôle majeur à ce niveau. C’est ainsi que, souligne le médecin-chef du district sanitaire de Sor, « elles s’occupent de la recherche des femmes qui ne suivent pas régulièrement la Planification familiale ».
Entre autres stratégies déployées, on relève l’implication des hommes dans la Planification familiale, souligne la chargée de la Santé de la reproduction de la Région médicale de Saint-Louis.
Les interventions ciblent également les religieux, les médiats et les prestataires. « Cela va nous permettre d’améliorer nos indicateurs », espère-t-elle. L’équipement des postes de Santé dans une perspective de respect des normes est aussi un impératif, selon Ndèye Bineta Fall qui plaide pour la disponibilité des produits contraceptifs et la convivialité des structures de Planification familiale.
« La Région médicale de Saint-Louis s’atèle aussi à ce qu’il y ait un personnel qualifié (médecins, sages-femmes, infirmiers) pour une prise en charge correcte des populations », indique-t-elle.

Maïmouna GUEYE

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