11/02/2009 - Le soleil - Sénégal
532 ! C’est le nombre d’accouchements normaux qui ont été dénombrés en 2008 au poste de Santé de Guet-Ndar. Un populeux quartier de Saint-Louis situé dans la Langue de Barbarie (une bande de terre séparant l’île de l’océan Atlantique) et où résident 25.000 âmes dont l’activité principale est la pêche. A ce chiffre, il faut ajouter les cas fréquents de grossesses à risque avec notamment le diabète, l’hypertension artérielle, l’anémie. Les grossesses précoces de même que les grossesses multiples, surtout chez les femmes qui ont plus de 40 ans sont également indexées comme étant facteurs de grossesse à risque. Rien que l’année dernière, entre 70 à 80 cas de grossesses à risque ont été dénombrés. Ce sont donc, tous ces cas qui sont référés à l’hôpital régional, sis dans la partie Sud de l’île. Cela, sans compter les femmes qui se déplacent directement au district sanitaire de Pikine ou à l’hôpital régional pour accoucher.
Pourtant, la maternité de ce poste de Santé construit en 2005 par la coopération espagnole ne dispose que de 2 tables de travail et de 4 lits. D’où le cri de détresse de Baby Diop, la sage-femme affectée dans ce poste de Santé et s’occupant aussi bien des accouchements que des consultations prénatales.
« Le personnel ne dort pas. C’est un quartier peuplé où on retrouve des familles de plus de 10 personnes chacune. En plus, tous les hommes sont presque polygames ». Cela a pour conséquence les nombreuses grossesses. De ce fait, si plusieurs femmes viennent accoucher en même temps, il y a des difficultés pour les gérer. « C’est ainsi qu’en cas de débordement, des nattes sont posées à même le sol pour accueillir les femmes qui viennent de mettre au monde des bébés », révèle Mme Ben Messaoud.
L’activité dominante dans ce quartier étant la pêche, cette situation est d’autant plus dure à vivre quand les pêcheurs, qui sont très mobiles, reviennent de leurs campagnes saisonnières avec toutes leurs familles. « Durant ces périodes, les consultations se multiplient », renseigne cette sage-femme résidente qui n’a presque pas de vie de famille à pareil moment.
« Les matrones qui nous aident et moi ne dormons pas. Et en plus des accouchements normaux que nous gérons, nous assurons les références pour éviter de courir des risques en cas de diabète, d’hypertension artérielle, d’anémie, entre autres complications liées à la grossesse. D’ailleurs, nous rencontrons des problèmes pour assurer la référence des parturientes. Car, nous n’avons qu’une ambulance et elle n’est pas médicalisée », soutient Baby Diop qui regrette également que les taxis refusent de venir à Guet-Ndar. Et pour cause, les rues étant bondées de monde, il est difficile pour les conducteurs de ces véhicules de transport de circuler librement dans ce quartier avec tous les dangers que cela comporte, surtout avec les enfants qui traînent à longueur de journée dans les rues. Une situation d’autant plus déplorable que cette maternité se situe à l’autre bout du quartier, à un pas du cimetière « Thiaka Ndiaye ».
Heureusement que le poste de Santé est doté d’un échographe qui permet de déceler certaines complications pendant la grossesse. Dans ce cadre, la sage-femme raconte avoir décelé le 27 janvier dernier un cas de grossesse molaire et exigeant une interruption immédiate de la grossesse. « Mais, ces types de grossesse sont rares », tient-elle à préciser.
Etant la seule personne recrutée par l’Etat pour le compte du poste de Santé de Guet-Ndar qui dispose de 21 autres agents communautaires, Baby Diop plaide pour le recrutement de ces derniers. Car, elle estime que s’il n’y a pas de vente de médicaments, les motivations du personnel communautaire ne peuvent pas être assurées. Alors que ces agents abattent un travail exemplaire pour la pérennité des activités du poste de Santé de Guet-Ndar cher à cette population qui continue pourtant de squatter les autres structures de Santé de la ville. Car, le seul poste qui y est construit est loin de leur permettre d’assurer leur couverture sanitaire.
Guet-Ndar : 25.000 habitants ; 1 maternité ; 532 accouchements normaux en 2008 ; 2 tables de travail ; 4 lits d’hospitalisation.
Maïmouna GUEYE
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