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Le quotidien | Sénégal | 09/04/2009 | Lire l'article original
En matière de traitement de la tuberculose, le gouvernement du Sénégal a instauré
la gratuité des soins jusqu’à la guérison totale. Malheureusement, cette mesure
sociale n’a pas eu les effets escomptés. Car, les objectifs que le Programme
national de lutte contre la tuberculose (Pnt) a fixés à ses structures décentralisées
sont loin d’être atteints. C’est le cas dans le district de santé de Vélingara.
Le Fouladou connaît un faible taux de dépistage : de 34,5 % à la date du 31
décembre 2008 pour un objectif initial de 85 % recommandé par le Pnt. Il y a
un faible taux de guérison de 77 % à la même date, en deçà des objectifs fixés
par le Pnt, qui sont de 85 % et un taux élevé d’abandon de 11 % pour un objectif
national de 5 %.
En fait, il y a une kyrielle de facteurs favorisants la non-atteinte des objectifs
fixés au district de santé de Vélingara. Pour ce qui concerne les abandons,
ils seraient liés à la longue durée du traitement. C’est l’avis de Baba Camara,
censeur du lycée Chérif Samsidine Aïdara.
Lors de la journée d’information et de mise à niveau sur cette maladie, organisée
mercredi dernier, dans le cadre de la Journée mondiale de lutte contre la tuberculose,
cet enseignant a dit : «La durée de 6 mois pour venir à bout de cette maladie
est dissuasive pour le malade comme pour sa prise en charge correcte par la
communauté ou la famille.» Il explique : «Même pour une crise palustre de trois
jours, il arrive que la famille se lasse à accorder au malade toute la sollicitude
que son état nécessite. La durée du traitement est vraiment longue.» A cette
durée, s’ajoute la stigmatisation que subissent les victimes de cette maladie.
A rappeler que, selon le responsable du Pnt à Vélingara, la durée du traitement
pour une guérison totale est de 6 mois avec prise régulière de comprimés tous
les jours, et des contrôles réguliers de l’évolution de la maladie par un agent
de santé.
Au cours de cette Journée, organisée par le district de santé, Nicolas Ambroise Gomis a dit que l’enclavement favorise les abandons de traitement. «Il arrive qu’un malade déclare son incapacité à venir régulièrement se faire traiter dans le centre de référence, soit pour cause d’enclavement ou par défaut de tuteur», a-t-il renseigné. Une contrainte qui, étalée dans la durée, invite au découragement. Même si, sur ce plan, M. Gomis, étant le seul agent formé en la matière dans le district, a initié la décentralisation des traitements par le système de tutorat et par la responsabilisation des relais communautaires avec une formation dans l’administration des médicaments. Malheureusement, cette initiative a eu ses impairs qui ont conduit au découragement des relais qui ne sont pas du tout motivés.
Pis, ces malades en zone enclavée, trouvent difficilement des tuteurs dans
la commune, du fait des préjugés liés à la maladie. Plus d’une fois, Nicolas
Gomis est intervenu, «en vain, pour faire retenir un malade chez son tuteur
pour un meilleur suivi médical».
Conséquence de ces abandons répétés de traitement, le département connaît trois
cas de malades fichés qui ont développé de la résistance. C’est-à-dire qui doivent
être référés au centre hospitalier de Fann, dont la guérison n’est pas garantie
et au coût de traitement bien plus élevé. Pis, ils sont redoutables en ce sens
qu’ils peuvent transmettre, à leur tour, des formes tuberculeuses résistantes
à un rythme de «15 cas par an, chacun».
Par Abdoulaye KAMARA
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