05/07/2006 - Sud Quotidien - Sénégal
Malheureusement, la maladie de l’insuffisance rénale qui n’épargne personne est bien présente dans notre entourage depuis des décennies. Des médecins, des infirmiers, des directeurs de sociétés, des cadres, des journalistes entre autres sont sous la coupe de ce mal fortement handicapant. Aucune couche sociale n’est en vérité à l’abri du mal. Tout citoyen peut être atteint un jour par cette grande tueuse. Une maladie dont le coût du traitement n’est relativement pas à la bourse de tout le monde. Elle coûte trop cher et il faut avoir assez de moyens financiers pour se faire soigner. Ils ont infimes d’ailleurs, ces sénégalais malades qui peuvent faire face à cette pathologie. Les autres qui ne peuvent pas se prendre en charge meurent comme des mouches dans les hôpitaux. Pis, alors que le traitement reste très coûteux, la maladie a tendance à s’accroître chaque année. Les malades qui ont la possibilité de se soigner déboursent des sommes faramineuses comprises entre 50.000 à 150.000F cfa par séance. En plus du traitement par dialyse, les malades doivent payer des ordonnances mensuelles dont le prix tourne entre 250.000 et 300.000 F.Cfa par mois. Or, deux séances par semaine sont requises durant toute leur vie pour les malades souffrant de cette pathologie.
La prise en charge des malades atteints par l’insuffisance rénale devrait inciter l’Etat à revoir sa politique de santé. Tant le déficit de prise en charge dans le secteur sanitaire est criard, surtout en ce qui concerne les maladies chroniques. En dépit des trois milliards dégagés pour les maladies chroniques en effet, la situation est loin d’être réglée. Cette maigre subvention ne peut même pas venir en appoint dans la prévention de la seule maladie de l’insuffisance rénale alors même que les populations souffrent de plusieurs pathologies d’envergure. Les médecins se retrouvent souvent, pour ne dire toujours démunis, face à de telles pathologies. Ils ne peuvent rien face à des milliers de personnes en souffrance et qui n’ont pas les moyens de se soigner. Ils ont très mal de se retrouver dans l’impossibilité de satisfaire le serment d’Hippocrate et de voir autant de patients mourir par défaut de soins.
En vérité, les établissements publics de santé sont laissés en rade depuis la réforme hospitalière. Ils sont devenus autonomes et ne perçoivent que des modestes subventions de l’Etat qui ne tombent pas à temps.
Conséquence : les hôpitaux courent derrière leurs fournisseurs en accumulant des dettes énormes. Les recettes ne servent qu’à payer les salaires du personnel. Les repas des malades laissent à désirer et dans des établissements sous-équipés, les médecins travaillent avec des matériels obsolètes qui datent des périodes ancestrales.
Pourtant, face des difficultés que les Sénégalais rencontrent pour bénéficier de soins de meilleure qualité, le train de vie de l’Etat avec son pléthore de ministres va en crescendo. Des ministres, des directeurs de cabinets qui roulent en huit-huit, 120 députés qui circulent en véhicules 4x4 avec des consommations de carburant ou d’essence faramineuses alors qu’il y a autant de maladies qui agressent les Sénégalais qui souffrent et n’arrivent pas à se soigner.
Les autorités connaissent mieux que quiconque les difficultés du secteur de la santé. Un secteur qui est toujours perturbé par des séries de grèves de son personnel à la quête à tout moment des primes de motivation sans l’avoir à temps. La solution doit donc venir des pouvoirs publics. 10% du budget national soit environ 80 milliards ont été dégagés pour le secteur de la santé qui est toujours grippé. Gouverner, c’est répondre aux préoccupations des Sénégalais. En ce qui concerne la situation sanitaire du pays, ces derniers n’ont jamais eu de satisfaction sur le plan des soins. Ils souffrent énormément pour ne jamais bénéficier de soins de qualité malheureusement.
Cheikh T. MBENGUE
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