17/06/2009 - Walfadjri - Sénégal
La gestion des effectifs dans les hôpitaux constitue une équation difficile à résoudre. Elle est même une tumeur, car étant souvent source d’agitation permanente du front social. Doit-on rationaliser en ne recrutant que du personnel qualifié dans les hôpitaux ou le fonctionnement de l’hôpital appelle-t-il la contribution de toutes les compétences ? ‘Quand on parle de ressources humaines non qualifiées, cela dépend du travail que fait l’agent. Si c’est le manœuvre qui effectue le travail d’un médecin, il n’est pas qualifié. Mais si un manœuvre fait un travail de manœuvre, il est qualifié dans cette tâche. On peut discuter de ce débat’, invite le Colonel Massamba Diop, président du Reshaoc, par ailleurs directeur de l’hôpital El Hadji Ibrahima Niass de Kaolack.
Dans les hôpitaux, il est important de faire la différence entre le personnel dit qualifié et celui non qualifié. Les qualifiés sont composés de médecins, infirmiers, sages-femmes et aides infirmiers. Les brancardiers et le personnel technique et de soutien se situent dans le lot des dits non qualifiés. Ces derniers sont plus nombreux et représentent plus de la moitié des effectifs dans les hôpitaux. ‘Quand on est peu qualifié ou pas qualifié, on se limite à la tâche indiquée. Un brancardier ne doit pas faire le travail d’un médecin. Si chacun s’arrête à la limite de sa compétence, on ne pourra plus parler de non qualification’, tonne le président du Reshaoc. Selon le Colonel Massamba Diop, ‘un agent n’a pas besoin d’une science infuse pour prendre un cadavre et l’amener à la morgue. Ni besoin d’être disciple d’Hippocrate pour prendre des analyses et les déposer au laboratoire, ou de pousser le malade de son lit d’hôpital vers la radio’. Ainsi, conclut-il, chacun a sa place dans l’hôpital. Encore, ‘faudrait-il que les gens soient employés de manière efficiente. Les emplois doivent être proportionnels et répondre aux besoins de l’hôpital.
Même si un syndicaliste du secteur de la santé n’est pas toujours du même avis qu’un directeur d’hôpital, Mballo Dia Thiam, secrétaire général du Syndicat unique des travailleurs de la santé et de l’action sociale (Sutsas), abonde dans le même sens. ‘L’hôpital est comme une armée. L’élite doit être supérieure aux hommes de troupe. Le personnel de soutien doit au moins constituer les trois quarts des effectifs’, indique le syndicaliste, proposant même de relativiser le terme de qualifié. Le secrétaire général du Sutsas estime que chaque hôpital constitue un cas, une entité particulière qu’on devrait évaluer, non sans poser la question du statut de ce personnel dans les établissements publics de santé (Eps). Les textes de la réforme hospitalière de 1998 indiquent même que ce personnel doit disposer d’un statut spécial. Or, déplore Mballo Dia Thiam, dans les hôpitaux, les ressources humaines n’existent que de nom. ‘On se résume à faire de la gestion administrative du personnel, alors qu’on devrait aller vers la mobilisation des ressources humaines pour des objectifs pertinents. Par exemple, dire aux hôpitaux d’appliquer le ratio des 40 %. Si un hôpital dépasse ce taux dans le paiement des salaires, qu’il soit pénalisé sur sa subvention’. Le secrétaire général du Sutsas s’insurge également contre le non financement des projets d’établissement dans les hôpitaux.
Issa NIANG
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