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Planification familiale : l’équation de la satisfaction des besoins de 800.000 femmes

Le soleil | Sénégal | 07/10/2009 | Lire l'article original

Les besoins non satisfaits en Planification familiale au Sénégal sont évalués à 31%. Alors, le défi majeur dans un contexte de repositionnement de la Planification familiale, est d’atteindre toutes les femmes concernées pour réduire considérablement les décès maternels, ainsi que ceux des enfants.

Le taux de prévalence contraceptive est estimé au Sénégal à 10.3%. Pourtant, aussi paradoxal que cela puisse paraître, l’Enquête démographique et de santé (Eds IV) de 2005 révèle que les besoins non satisfaits en Planification familiale sont de 31%. Ce qui veut dire que 800.000 femmes veulent utiliser une méthode moderne de contraception, mais elles n’y ont pas accès. Ainsi, s’exposent-elles à des grossesses non désirées avec comme corollaire le recours à l’avortement, à l’infanticide.

Pour cette raison, déclare Fatimata Dème, présidente du Réseau des femmes sénégalaises pour la Planification familiale (Rfespf), « les femmes constituent des victimes en sursis en raison des besoins non satisfaits en Planification familiale ». Des propos tenus hier lors de l’atelier national sur « Planification familiale au Sénégal, une stratégie prioritaire de développement : bilan et perspectives ».

Pour le Dr Bocar Daff, chef de la Division de la santé de reproduction (Dsr), si les besoins non satisfaits en Planification familiale sont aussi importants dans notre pays, les raisons sont surtout à rechercher dans le manque d’informations. Ainsi, « beaucoup de femmes sont-elles laissées en rade », explique-t-il.

Pourtant, la Planification familiale contribue pour 25 à 30 % à la réduction de la mortalité maternelle dont le taux est de 401 décès pour 100.000 naissances vivantes au Sénégal. Une tragédie, selon la représentante de l’Usaid, qui juge élevés les taux de mortalité maternelle (401 décès pour 100.000 naissances vivantes) et infantile (61 pour mille) au Sénégal.

Pour lutter contre les décès maternels et arriver à faire en sorte que ces pertes en vies humaines ne soient plus passées sous silence, Fatimata Dème pense qu’il faut ériger la Planification familiale en priorité dans les programmes de santé.

C’est justement dans ce sillage que le Sénégal entreprend depuis deux ans une campagne nationale de repositionnement de la Planification familiale dans un contexte où les obstacles socioculturels, religieux et économiques, les difficultés d’accès aux services de Planification familiale, aux produits contraceptifs, entre autre, sapent tous les efforts fournis.

Parmi ces derniers, on peut citer l’offre et la disponibilité de services de qualité, leur accessibilité, la formation des prestataires qui ont vu leurs compétences en technologie contraceptive renforcée...

Mais, pour le Pr Oumar Faye, directeur de la Santé, le défi majeur reste à accroître la prévalence contraceptive.

Pour y arriver, il faut franchir les obstacles qui se dressent à la pratique de la contraception dans une société sénégalaise encore pro-nataliste. A ce titre, le Dr Daff de la Dsr estime que « l’accent doit être mis sur l’information des populations dans un contexte où nombreux sont ceux qui pensent que la religion est contre ». Il se pose, selon lui, un problème d’information et de compréhension. Aussi, plaide-t-il pour qu’on cible les hommes dans les activités d’Iec (Information, éducation, communication) et que toutes les rumeurs entourant la pratique de la Planification familiale soient considérablement réduites. Mais aussi et surtout pour que les 800.000 femmes qui ont des besoins non satisfaits en matière de Planification familiale soient touchées.

Maïmouna GUEYE

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