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Le soleil | Sénégal | 18/11/2009 | Lire l'article original
(Kampala) - Le financement de la Planification familiale en Afrique préoccupe les experts, décideurs, bailleurs de fonds, entre autres acteurs intervenant dans le domaine de la santé d’une manière générale. C’est pourquoi, cette question est au cœur des débats durant cette conférence internationale sur la Planification familiale qui se tient présentement en Ouganda (15-18 novembre 2009). Cette problématique est d’autant plus cruciale que l’intérêt accordé à ce domaine, pourtant important de la Santé, diminue d’année en année dans les pays en développement. Cela étant matérialisé par la baisse du budget consacré à la Planification familiale.Si on prend l’exemple du Sénégal, la Santé de la reproduction, y compris la Planification familiale, est financée seulement à hauteur de 3% du budget alloué à la Santé. Pourtant, soutient le Dr Bocar Daff, chef de la Division de la Santé de la reproduction (Dsr) du Sénégal, pour assurer un bon financement de la Santé de la reproduction, « il nous faut 11% du budget réservé à la Santé ». A titre illustratif, il avance que si le budget du ministère de la Santé est d’environ 100 milliards de FCfa pour 2010, les 10% devraient revenir à la Santé de la reproduction. Soit 10 milliards Cfa dont les 10% pour la Planification familiale. Ce qui ferait 1 milliard. Présentement, malgré tous les efforts faits au Sénégal, « la contribution de l’Etat est à environ 250 millions de FCfa par an. Cet argent est surtout utilisé pour sécuriser les produits contraceptifs dont 80% pour la Planification familiale ». Mais, il faut ajouter à cette somme l’appui des partenaires au développement, souligne le Dr Daff.Pour le démographe Jean-Pierre Guengant, si on en est arrivé à la raréfaction des ressources pour exécuter efficacement les programmes de Planification familiale dans les pays africains, c’est parce que les gouvernements ne sont pas intéressés. « Les Ong aussi ne se sont pas beaucoup investies dans la Planification familiale. Elles s’intéressent plutôt au Sida, à l’environnement. Elles suivent les thèmes à la mode », lance-t-il tout de go avant de fustiger le manque de cohérence des politiques gouvernementales.
Fonds perdus, manque de coordination
Cet argumentaire est partagé par le Dr Manpula Lusti Narasimhan, coordonnatrice du volet Santé sexuelle, de la reproduction et du Vih au département Recherche et Santé de la reproduction à l’Oms. Selon elle, beaucoup d’opportunités existent pour financer la Santé de la reproduction, « mais l’argent est perdu, parce que les propositions ne sont pas toujours claires. En plus, il y a un problème de coordination ». De ce fait, les programmes de lutte contre le Vih reçoivent beaucoup d’argent, alors que ceux destinés à la Santé de la reproduction peinent à bénéficier de financement. « Les budgets pour la Santé de la reproduction baissent, alors que ceux pour le Vih augmentent considérablement. La différence est même énorme. Et cela dure depuis plus de 10 ans », regrette-t-elle. Et de préciser que le soutien pour le Vih est tout à fait justifié avec notamment l’engagement des Personnes vivant avec le Vih. « C’est ce type d’engagement qui a manqué à la Santé de la reproduction. Et aujourd’hui, l’équilibre doit être trouvé », estime la coordonnatrice du volet Santé sexuelle, de la reproduction et du Vih de l’Oms, qui avance que la Santé de la reproduction est une question de développement, d’où son importance.
Lien entre Vih et Planification Familiale
Ainsi, notre interlocutrice s’interroge-t-elle sur « comment établir un lien entre Vih et Santé de la reproduction ? ». En tout cas, des discussions sont engagées par l’Oms pour arriver à trouver le moyen de faire un plaidoyer, à développer des outils programmatiques afin de permettre aux pays de les utiliser pour faire des évaluations. Seulement, pour concrétiser le lien entre Vih et Santé de la reproduction, le Dr Manpula Lusti Narasimhan pense qu’il faut, par exemple, former les prestataires en Santé de la reproduction à l’accueil des séropositifs et vice-versa. Dans ce cadre, souligne le Dr Bocar Daff, chef de la division de la Santé de la reproduction du Sénégal, « à chaque fois qu’une femme se présente dans une structure sanitaire, cela devrait être une opportunité pour donner des informations sur les services de Planification familiale, d’autant que les besoins non satisfaits touchent entre 800.000 à 1 million de femmes au Sénégal. Il faut qu’on trouve des mécanismes pour répondre à ces besoins. Et celles qui se présentent dans les structures de Santé doivent être ciblées. On doit leur donner des informations sur la Planification familiale ou à défaut leur demander de revenir. Il faut juste souligner que ces programmes incluent le Vih quand on sait que le risque de transmission du Vih de la mère à l’enfant est de 1/3. C’est pourquoi, on propose systématiquement aux femmes enceintes la Ptme (Prévention de la transmission du Vih de la mère à l’enfant) ». Tout en étant partisan de l’intégration du Vih et de la Santé de la reproduction, le démographe Jean-Pierre Guengant estime que les problèmes ne sont pas les mêmes partout. Se référant à l’Afrique de l’Ouest, il indique qu’ici le Sida ne concerne que 0 à 1% de la population. « Ce sont des programmes verticaux, alors que la Planification familiale est intégrée dans les programmes de soins ».
De notre envoyée spéciale en Ouganda Maïmouna GUEYE
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