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Walfadjri | Sénégal | 13/11/2009 | Lire l'article original
Les Accidents vasculaires cérébraux (Avc) constituent un problème de santé publique. Ils représentent les deux tiers de la mortalité au niveau du Service neurologique du Centre hospitalier universitaire (Chu) de Fann. Or, en neurologie, les hospitalisations des Accidents vasculaires cérébraux représentent un tiers des cas. ‘La plupart du temps, ces cas d’Avc arrivent dans la structure pour mourir, car ils arrivent dans un état dégradé’, regrette le Pr Mansour Ndiaye, chef de service de neurologie du Chu de Fann. A son avis, une personne victime d’Avc doit être rapidement acheminée dans le service dans les plus brefs délais. ‘Pas au-delà de la deuxième heure’, prévient le neurologue qui souligne que ‘passer ce délai, la possibilité de récupérer le malade devient difficile’.
En neurologie, c’est une véritable course contre la montre. Or, il se pose le problème du transport et de la prise en charge des Accidents vasculaires cérébraux. Le sujet arrive souvent en neurologie dans un état assez dégradé. Seulement, explique le chef de service de neurologie, qui s’exprimait lors d’une journée scientifique sur les Avc, tous les cas ne sont pas hospitalisés. Ceux qu’on hospitalise sont la plupart du temps les malades qui viennent de la périphérie et qui arrivent dans un état très grave, voire dans un état de coma. Mais la capacité fait défaut avec un service qui ne dispose que de 67 lits pour tout le Sénégal, voire la sous-région. En soins intensifs, la neurologie ne dispose que de six lits.
Mais le problème majeur de la neurologie reste sa concentration dans la capitale. Tout est à Dakar. Cela pose un problème de prise en charge et d’acceptabilité des malades. D’où la nécessité de délocaliser, de décentraliser. Dans ce sillage, le Pr Mansour Ndiaye estime que des pas ont été réalisés dans les centres de santé de la périphérie comme Gaspar Kamara ou le centre de Ouakam. ‘La réalité est que tous les malades ne peuvent pas être absorbés par le service de neurologie. Ce service, créé depuis plus de quarante ans, a toujours les mêmes chiffres en ce qui concerne l’admission des accidents’, déplore le chef de service de neurologie. Son combat est de travailler à équiper convenablement les structures de la périphérie pour la prise en charge en amont.
Mais le plus important, dit-il, est de mettre l’accent sur la prévention primaire et le contrôle des facteurs de risque. ‘Ne plus se limiter à parler des personnes malades, mais tout faire pour qu’elles ne soient pas malades’, note-t-il. Tous les facteurs de risque des Avc sont connus. Tous les mécanismes sont connus avec les multiples publications réalisées sur ce sujet. L’hypertension artérielle est d’abord un facteur de risque. Elle multiplie par sept le risque d’Avc. Quand elle est contrôlée, ce risque devient de moins en moins dangereux. Le fait de dépister tôt l’hypertension peut aider à réduire ce facteur de risque, ainsi que tous les enfants qui ont des maladies au niveau des valves cardiaques.
A cela s’ajoutent d’autres causes comme le tabagisme et la sédentarité. Pas de tabac et d’alcool ; ne pas manger trop salé, ni trop sucré, ni trop gras et faire régulièrement du sport, voilà des recommandations qui peuvent aider à réduire les facteurs de risque des Avc. Pour faire face aux Avc et diminuer leur incidence, le Pr Ndiaye inviter les cardiologues et les neurologues à travailler ensemble. Malgré le nombre insuffisant de neurologues, le Sénégal est un pays privilégié en Afrique de l’Ouest sur le plan de la disponibilité des ressources humaines. Actuellement, le Sénégal dispose de 15 à 16 neurologues, tous au service de neurologie de Dakar. La capitale sénégalaise est un grand centre de formation de neurologie en Afrique de l’Ouest avec une cinquantaine de spécialistes en formation, couvrant à peu près 16 à 17 nationalités.
Accidents vasculaires cérébraux : Une phobie pour les structures sanitaires de la périphérie
C’est une peur bleue qui gagne les structures de la périphérie face aux Accidents vasculaires cérébraux. Face à une famille désemparée, la phobie et l’angoisse s’accaparent des agents de santé une fois qu’arrive une personne victime d’Accident vasculaire cérébral. ‘Nous avons peur de prendre les cas d’Avc en charge du fait du taux de mortalité élevé et de s’attirer ensuite les foudres de la famille’, avoue le cardiologue, Thierno Abass Kâ qui officie au centre de santé de Ngor. Le spécialiste, qui participait à la journée scientifique sur les Avc, a posé les difficultés de la prise en charge dans les structures sanitaires situées en zone périphérique.
Le premier motif de cette ‘peur bleue’ est l’ignorance. En effet, le personnel de santé en périphérie n’est pas préparé à accueillir les Accidents vasculaires cérébraux. Face à cette phobie des Avc, les neurologues recommandent une sérénité chez les prestataires en direction de qui des sessions de formation sur des gestes simples pour une bonne prise en charge des patients doivent être tenues.
Issa NIANG
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