Actualités de la santé
en Afrique
Juin 2005

Au sommaire de cette semaine :

Burkina Faso :
© Mortalité maternelle et néonatale : Le Réseau des maternités engage la lutte dans les Hauts-Bassins
© Kossi : Les résultats de recherche MAMOP sont concluants

Cameroun :
© Choléra : Le vaccin ne satisfait que très peu. Il ne figure pas parmi les moyens destinés à prévenir la maladie

Congo :
© Lutter contre la drépanocytose : une nécessité !
© Antoinette Sassou Nguesso : « J’ai espoir qu’ensemble et avec l’aide et la prise de conscience de tout un chacun nous arriverons à faire reculer la Drépanocytose.»
© L’OMS-AFRO s’inquiète des indicateurs de santé en Afrique
© Pr. Samuel Nzingoula : «La drépanocytose n’est pas une fatalité !»
© Etats généraux de la drépanocytose : Un enfant drépanocytaire bien vacciné accroît fortement ses chances de survie

Côte d'Ivoire :
© Douleurs dentaires : 22e journée de la CIFCOS. “Une douleur dentaire peut conduire à des problèmes d'yeux”
© Douleurs dentaires : L’automédication, un danger pour le patient

Madagascar :
© “Artemisia annua” - Une plante contre le paludisme
© HJRA à Ampefiloha : Un nouveau centre d’examen de la vue

Mali :
© Hôpital Gabriel Touré : la pédiatrie débordée
© Santé mentale : la camisole de force fait place à la camisole chimique
© L'hôpital de Markala : désormais zone sanitaire

RD Congo :
© Kinshasa est en proie à une forte progression de la fièvre typhoïde

Sénégal :
© Maladies de l’œil : Le Sénégal va traquer le trachome
© Transmission du ver de Guinée : Une chaîne rompue au Sénégal

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Maladies de l’œil : Le Sénégal va traquer le trachome - Le quotidien - Sénégal - 14/06/2005
Le Sénégal a pris l’engagement de s’attaquer au trachome d’ici 2015. Le programme national de lutte contre la cécité pose déjà les jalons de ce combat de grande envergure en organisant depuis hier un atelier de trois jours et dont le but est la mise sur pied d’un programme pour traquer le trachome.

Avec 25 000 aveugles dont trois-quarts de femmes, le trachome est la deuxième cause de cécité après la cataracte au Sénégal. Et selon une évaluation de la situation épidémiologique de la maladie réalisée en 2000, il a été relevé une prévalence de la forme active de la maladie de 10, 8 % chez les enfants de moins de 10 ans en zone rurale. La même étude fait état d’une prévalence du trichiasis de 2, 6 % chez les filles de plus de 14 ans, toujours en zone rurale. Au total, selon les résultats de cette enquête, ce sont 320 mille enfants qui sont infectés et 91 500 porteurs des germes de la maladie et qui sont considérés donc comme «potentiellement aveugle.»

Ce diagnostic fait également apparaître de grandes disparités dans la répartition géographique de la maladie. Ce qui a conduit les autorités à la définition de «trois régions prioritaires pour les interventions». Il s’agit des régions de Thiès, Diourbel et Louga. Pour arriver à bout du mal, les autorités ont décidé de traquer le trachome. C’est dans cette perspective que le Programme national de lutte contre la cécité organise depuis hier et jusqu’au16 juin «un atelier de planification» en matière de lutte contre le trachome. L’objectif général de l’atelier est d’élaborer un plan quinquennal de lutte contre le trachome au Sénégal dont la prise en charge sera multisectorielle.

Cela se traduit par une identification et une implication de tous les secteurs de la vie nationale dans le combat contre le fléau, une analyse de la situation épidémiologique et une prise en charge du trachome au Sénégal, l’identification des opportunités et des contraintes réelles et potentielles de la mise en œuvre du projet de lutte contre la maladie. Entre autres résultats attendus de cet atelier de trois jours, la connaissance de la situation du trachome au Sénégal, la disponibilité d’un plan quinquennal réaliste et réalisable, l’engagement des autres départements ministériels dans la lutte contre le trachome et l’engagement des partenaires comme les organisations non gouvernementales.
Le Sénégal s’est engagé à éradiquer le trachome d’ici 2013 dans un programme qui sera mis en œuvre par phases de deux années. Une première est déjà en exécution dans la région de Thiès. Suivront ensuite les régions de Louga, Diourbel, Kaolack, Fatick, Tambacounda, Dakar, Ziguinchor.

Connu, il y a très longtemps, puisque ses origines remontent à l’Egypte pharaonique, le trachome reste à ce jour un problème de santé publique majeur. Elle est la première, d’après l’Organisation mondiale de la Santé (Oms), cause de cécité évitable. Dans le monde, on recense 45 millions d’aveugles. Selon les prévisions, ils seront 80 millions en 2020. 90 % de ces handicapés visuels sont dans les pays pauvres. Pourtant 8 cas sur 10 sont considérés comme évitables.

Ousmane Ibrahima DIA

Lire l'article original : http://www.lequotidien.sn/articles/article.CFM?article_id=25497

Alassane Wade, ophtalmologue : Démédicaliser la maladie pour une meilleure prise en charge - Le quotidien - Sénégal - 14/06/2005

Ophtalmologue, le professeur Alassane Wade est aussi titulaire de la chaire d’ophtalmologie de la Faculté de médecine et de Pharmacie de l’Université de Dakar. Rencontré en marge de l’atelier pour la mise sur pied d’un programme pour traquer le trachome, il revient sur cette infection qui affecte plus les femmes, surtout en milieu rural.

Docteur, c’est quoi le trachome ?
Le trachome est une maladie infectieuse qui entraîne la cécité. C’est une conjonctivite particulièrement grave, parce que c’est une maladie chronique qui évolue sur des années et des années. Et avec les ramifications, il y aura des remaniements au niveau de la conjonctive, de la cornée, des paupières. Les cils vont se retourner à l’intérieur, les paupières vont se frotter sur la cornée qui est très sensible. Cela va donner des séquelles avec des taches blanches sur l’œil. Ce sont des lésions handicapantes, qui empêchent la lumière de traverser l’œil et vont entraîner la perte de la vision. On attrape la maladie par des agents infectieux qui se transmettent directement d’un sujet malade à un sujet saint. Cela peut passer par les salutations. Parfois ce sont les mouches qui sont les agents de la transmission.

Quel est l’état des lieux sur la maladie au Sénégal et quelles sont les catégories les plus touchées ?
Il y a aujourd’hui 25 mille aveugles aux Sénégal dus au trachome. Sans compter les nombreux malvoyants. C’est un fléau de santé publique qui touche des sujets jeunes, des femmes et qui entraîne un grand handicap économique et social dans le pays. Et c’est pour cette raison que les pouvoirs publics sont sensibilisés maintenant de même que les organisations internationales pour lutter contre ce fléau, et l’éradiquer d’ici à l’horizon 2015.

Trois-quarts des personnes sont des femmes. Pourquoi le trachome s’attaque-t-il plus aux femmes ?
Les femmes sont très vulnérables. Elles sont moins scolarisées que les hommes, elles ont moins de revenus que les hommes qui, eux travaillent. En plus, il y a les charges domestiques qui pèsent sur la femme, comme l’entretien des enfants au point qu’elle n’a même pas le temps de s’occuper d’elle-même. Autant de facteurs qui font que la femme est la plus vulnérable et la plus touchée par cette affection qui est une affection de la pauvreté.

La situation est-elle alarmante ?
Il y a 25 mille aveugles ! 25 mille c’est quand même extrêmement important. Ce sont des bras, des cerveaux que l’on aurait pu utiliser pour le développement économique et social du pays et qui sont perdus. La vue est extrêmement importante dans les relations, dans le monde du travail, dans la vie moderne d’aujourd’hui avec les technologies de l’information et de la communication. C’est un handicap très important.

Y a-t-il une volonté des pouvoirs publics de lutter contre le fléau ?
Ah oui ! La volonté des pouvoirs publics est manifeste pour nous accompagner dans cette lutte.

Que faut-il faire pour vaincre le trachome ?
Les conditions d’hygiène sont toujours en rapport avec la pauvreté, l’ignorance qui sont les facteurs expliquant la recrudescence de la maladie. Et comme je l’ai dit, dans la lutte contre la maladie, il faut privilégier les trois E : Environnement pour l’hygiène, Economie pour lutter contre la pauvreté, et enfin le troisième E concerne le volet Education. Si on améliore ces trois éléments, le trachome va régresser. Il faut aussi une démédicalisation de la maladie, c’est-à-dire que la maladie ne doit pas être uniquement un problème des médecins, de spécialistes en ophtalmologie, mais un problème de toute la population.

Ousmane Ibrahima DIA

Lire l'article original : http://www.lequotidien.sn/articles/article.CFM?article_id=25498

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