Actualités de la santé
en Afrique
Juin 2005

Au sommaire de cette semaine :

Burkina Faso :
© SOS : Hôpital Yalgado. Des fils de suture pour la chirurgie B
© Exercice privé des professions de santé : de nouvelles mesures pour un système intégré
© Université de Ouagadougou : L'allaitement maternel exclusif, objet d'une thèse en médecine

Cameroun :
© Prothèse dentaire : Rage de dents pour édentés
© Marie Micheline Toua : La vaccin contre la fièvre jaune coûte 8.000 Fcfa
© Quand le bon sang manque. Les donneurs bénévoles se raréfient dans les établissements hospitaliers
© Paludisme : Les limites
© Offensive contre l’ulcère de Buruli : Le centre hospitalier d’Ayos sera modernisé afin de combattre efficacement cette maladie

Congo :
© L’épidémie de fièvre à virus Ebola maîtrisée dans la Cuvette-Ouest

Côte d'Ivoire :
© 9e congrès de la SIORL - Docteur, Joseph Boguifo (Secrétaire général) : “La formation, pour un traitement efficace en ORL”
© Journée mondiale du don de sang : Dr Albert Mabri Toikeusse (ministre de la Santé) : « Nous sommes loin d’atteindre l’autosuffisance »

Madagascar :
© L'hôpital Tambohobe devient un centre hospitalier universitaire
© La fièvre Chikungunya sévit à la Réunion
© Les besoins en sang dépassent l'offre. Donner son sang peut sauver une vie

Maurice :
© Un centre moderne pour les malades mentaux

Sénégal :
© Epidémie : Le choléra revient en force : 783 nouveaux cas et 8 décès

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Université de Ouagadougou : L'allaitement maternel exclusif, objet d'une thèse en médecine - Sidwaya - Burkina Faso - 18/06/2005
"Facteurs socioculturels limitant la pratique de l'allaitement maternel exclusif au Burkina''. Tel est l'objet de la thèse soutenue samedi 11 juin 2005 par Mme Aïssata Belemviré Traoré à l'Unité de formation en sciences de la santé à l'Université de Ouagadougou. Un travail académique de grande qualité qui éclaire un sujet d'intérêt national.

Devant le jury composé des Drs Laurent Ouédraogo, Antoinette Traoré et des Prs Michel Akotionga, Adama Traoré et Joseph Drabo (président), Mme Belemviré a fait un état des lieux de l'allaitement maternel exclusif au Burkina et formulé des recommandations qui permettront de changer positivement les choses dans ce domaine. En effet, rapporte Mme Belemviré, "l'allaitement au sein, pratique ancestrale, est reconnu comme le mode d'alimentation de choix pour un nouveau-né et le nourrisson. Malgré les bénéfices apportés par ce mode d'alimentation, le taux d'allaitement exclusif reste modeste dans nos régions''. L'école transversale qu'elle a eu à mener dans les 13 régions sanitaires du pays fait ressortir une bonne pratique d'ensemble de l'allaitement maternel. Ainsi presque toutes les femmes enquêtées (99,4 %) affirment-elles avoir allaité leur enfant. 63,03 % de ces femmes déclarent en outre avoir donné uniquement le lait maternel à Débré. On se serait tenté de se réjouir mais l'étude montre que l'allaitement maternel exclusif a une prévalence de 21,8 % jusqu'à 4 mois et de 9,7 % jusqu'à 6 mois.

L'étude note également une mise au sein tardive (50,9% entre 1 et 4 heures et 21,8 % après le premier jour). L'introduction des aliments est par contre précoce parfois, dès le premier jour de naissance du bébé. Elle devient importante autour du 4e mois. Dans le même moment, et dans 15,8 % des cas, le colostrum est rejeté. Les raisons invoquées par les enquêtes pour justifier de telles pratiques sont à rechercher du côté de la tradition (46,2 %) et la difficulté de la pratique (29,7 %).
Toutefois avance Mme Belemviré, "les facteurs tels que les conseils reçus par les mères en matière d'allaitement et l'entourage de la femme, en particulier le conjoint, avaient une incidence importante sur les taux de pratique de l'allaitement maternel exclusif''.
Ainsi, 55,2 % des femmes enquêtées disent bien apprécier l'allaitement maternel exclusif tandis que 21,2 % trouvent sa pratique contraignante. En tout état de cause, soutient Mme Belemviré, les femmes et les hommes sont en général prêts à soutenir la pratique de l'allaitement maternel. C'est pourquoi, elle recommande la mise en place d'un plan d'information, d'éducation et de communication à l'endroit de toutes les couches de la société en vue d'améliorer la pratique de l'allaitement maternel exclusif.

Un plan qu'elle souhaite rapide car une mauvaise alimentation de bébé est source de problèmes pouvant même déboucher sur la mort. Elle rapporte à cet effet les chiffres publiés par l'OMS et qui révèlent que 5 millions de décès précoces d'enfants en Afrique sont liés à des problèmes d'alimentation. Au Burkina, outre les pertes en vies humaines, Mme Belemviré estime que la question mobilise une bonne partie des ressources consacrées à la santé. Ce qui limite l'efficacité du secteur sanitaire.
"Ce travail éclaire beaucoup la question de l'allaitement maternel et le VIH-Sida. Mme Belemviré a fait œuvre utile", estime le Dr Laurent Ouédraogo. Il croit en outre que le lait artificiel nuit beaucoup à la santé des enfants et met en garde contre les méfaits de la publicité sur les produits réservés aux nourrissons.
"Etudiant, on nous a appris à prescrire du lait artificiel en complément de l'allaitement maternel à partir de trois (03) mois. Aujourd'hui, on se rend compte qu'on s'est trompé'', précise le Dr Laurent Ouédraogo qui offre à Mme Belemviré de rejoindre ses services.

"Le sein est un organisme sacré qui produit un lait unique, irremplaçable qui s'adapte au nouveau-né et le protège'', renchérit le Dr Antoinette Traoré qui pense que le travail de Mme Belemviré permettra de réorienter beaucoup d'actions en santé maternelle et infantile.
Le Pr Akotionga salue également l'intérêt de la thèse et trouve que Mme Belemviré répond à des préoccupations réelles sur le terrain. "L'allaitement maternel exclusif est finalement moins dangereux pour le bébé'' constate le Pr Akotionga qui affirme que le biberon peut agresser la bouche du bébé et favoriser la contamination avec le VIH-Sida. Il relève enfin la relation entre instruction et acceptation de l'allaitement maternel exclusif par les femmes. Autrement dit, plus elles sont instruites, mieux, elles acceptent l'allaitement maternel exclusif. Aussi, recommande-t-il avec Mme Belemviré, la promotion de l'éducation des filles.

"Le travail apporte de l'eau au moulin des différents programmes d'allaitement en cours'', confirme le Pr Adama Traoré tandis que le président du jury le Pr Joseph Drabo fait observer que le concept de l'allaitement maternel exclusif est difficile à intégrer par certains médecins. En cela, il croit que le travail de Mme Belemviré permettra au débat de progresser. C'est donc logiquement que le jury a décerné la mention très honorable avec félicitations à Mme Belemviré qui a été déclarée Dr en médecine.
Elle a immédiatement prêté le serment d'Hippocrate avant de retrouver une foule nombreuse d'amis et de parents pour des moments de réjouissances.

Victorien A. SAWADOGO

Lire l'article original : http://www.sidwaya.bf/sitesidwaya/sidwaya_quotidiens/sid2005_18_06/sidwaya.htm

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