Actualités de la santé
en Afrique
Juillet 2005

Au sommaire de cette semaine :

Burkina Faso :
© Prise en charge des enfants infectés par le VIH/Sida / Le 1er hôpital de l’Afrique de l’Ouest sera à Bobo-Dioulasso
© Médecine traditionnelle : Les tradithérapeutes burkinabè invités à breveter leurs innovations médicinales

Cameroun :
© Ophtalmologie : l’arrière-pays voit flou
© Pneumo-phtisiologie : difficile de souffler
© Certaines spécialités de la médecine, connues ou développées dans d’autres régions du monde, tardent à s’installer au Cameroun
© Neurologie : d’abord le nerf de la guerre
© Le médecin spécialiste au bout du chemin de croix
© Les maux de l'hôpital au Cameroun
© Une nouvelle cuvée de médecins sur le terrain : 211 professionnels sortis de la Faculté de médecine ont reçu leurs diplômes hier à Yaoundé
© Palu : comment combattre les résistances

RD Congo :
© Le Docteur Nseka vient de publier « Rein et Santé ; les maladies des reins en Afrique noire »

Sénégal :
© Épidémie du cholera : Le vibrion toujours invaincu
© Le Directeur du SAMU de Marseille à Dakar : Projet d’un diplôme d’enseignement de la Médecine d’urgence
© Traitement des plaies et de la cicatrisation : Casse-tête des praticiens
© Cinq antigènes en une dose : Le vaccin pentavalent remplace le DTC
© Kolda - prise en charge des besoins de santé communautaire : La médecine traditionnelle peut bien cohabiter avec la médecine modernes

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Palu : comment combattre les résistances - Cameroon tribune - Cameroun - 06/07/2005
Un diagnostic correct et un traitement suivi peuvent permettre d’éviter les mutations du parasite.

Des statistiques qui donnent un froid dans le dos, et invitent à renforcer la lutte contre le moustique : en Afrique, le paludisme tue plus d’un million de personnes par an ; toutes les quinze secondes, un malade en meurt. Chez les enfants, plus vulnérables, cette maladie fait au moins deux millions de victimes chaque jour. Au Cameroun, on classe le paludisme au premier rang des causes de consultation. Ses ravages atteignent des proportions inquiétantes, en raison des résistances qui ont conduit, ces dernières années, à une réorientation des politiques de prise en charge. Sur ce plan, le Cameroun a dépassé le seuil de 25 % fixé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), surtout en ce qui concerne les traitements à la chloroquine.

Selon le Pr Leke, chercheur et enseignant à la Faculté de médecine et des sciences biomédicales de l’Université de Yaoundé I, ces résistances sont à classer en deux catégories : celles relatives aux médicaments, et celles développées à partir de l’usage des insecticides. Pour le premier cas, les résistances sont déterminées quand les médicaments ne sont plus efficaces, ne peuvent plus agir sur le parasite, qui dispose d’un système génétique. La pression médicamenteuse constitue ainsi l’un des facteurs favorisant ces résistances.
Face à cette situation, le gouvernement a adopté une nouvelle approche, comportant la suppression des médicaments à base de chloroquine. Maintenant, c’est une association de l’amodiaquine avec d’autres médicaments qui est recommandée. Parallèlement, les chercheurs poursuivent leurs études, en vue de comprendre les mutations en présence.

Mais ces actions ne suffisent pas : la sensibilisation des populations sur les symptômes s’avère essentielle. " Il faut amener les populations à accepter un diagnostic correct en cas d’attaque, et à se faire soigner très vite ", insiste le Pr Leke. L’expérience montre que les résistances sont en partie développées à cause des traitements approximatifs, où l’on arrête la prise des médicaments dès la disparition de la fièvre. L’hygiène de l’environnement est aussi recommandée, les tas d’immondices et les eaux stagnantes autour des habitations faisant le lit des anophèles.
Le non respect de telles dispositions n’est pas sans danger : " Lorsque les résistances persistent dans l’organisme, le parasite peut tuer ", selon le Pr Leke.

Luc ANGOULA NANGA

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Un parasite ondoyant - Cameroon tribune - Cameroun - 06/07/2005

Les résistances se manifestent de manière différente selon le traitement,les régions géographiques ou les tranches d’âge.

De manière globale, la forme de résistance au traitement du paludisme qu’on rencontre couramment en Afrique vient de l’Indochine. Au Cameroun, les spécialistes affirment que le vecteur du paludisme (l’anophèle femelle) est différent, selon les régions. Ce fait détermine en partie la typologie des résistances au traitement du paludisme. Le vecteur, et de fait le parasite, étant génétiquement différents d’une partie du territoire à une autre. Au sein même des communautés plus ou moins restreintes, les réalités géographiques déterminent cette classification. Ainsi, les résistances en zones marécageuses sont plus courantes et virulentes qu’en altitude. Des études attestent qu’à plus de 2 000 mètres d’altitude les risques de paludisme et de résistance sont moindres.

Au-delà de l’aspect purement géographique, les écosystèmes déterminent aussi la résistance à certains traitements spécifiques. Une étude menée en 1985 démontre que dans les régions côtières de Douala, Limbe et Kribi, ce que les chercheurs ont convenu d’appeler la zone sud, le taux de résistance à la Chloroquine est plus élevé que dans le nord. Inversement, le taux de résistance au Fansidar et à la Méfloquine est plus élevé dans la région septentrionale. Ces tendances étaient encore exactes en 2002, l’année au cours de laquelle le ministère de la Santé publique avait décidé de sortir la Chloroquine du marché des antipaludéens au Cameroun. En dehors de ce médicament, certains autres, comme le Fansidar, la Méfloquine, et dans un moindre degré la quinine (prescrit en dernière ligne, lorsque tous les recours ont été épuisés), font partie des thérapies qui connaissent des résistances.

Une dernière échelle de classification concerne certaines couches sociales et tranches d’âges vulnérables. Les enfants sont ainsi plus exposés à la résistance, à cause de leur système immunitaire encore fragile. Dans la plupart des cas, ce stade de la maladie leur est fatal. Les formes de résistance rencontrées chez les personnes vivant avec le VIH et les sidéens sont proches de cette catégorie, du fait des défaillances de leur système immunitaire. Les femmes enceintes n’en sont pas loin, elles aussi.

Serges Olivier OKOLE

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Respecter la dose prescrite - Cameroon tribune - Cameroun - 06/07/2005

Les deux principales causes de cette endurance sont le non-respect du traitement,et les médicaments de la rue.

On parle de résistance lorsqu’il y a une concentration adéquate de médicament dans le sang, et que cette concentration n’arrive pas à tuer les parasites du paludisme. Cette résistance est due au fait que le parasite a changé sa forme biologique, et en se changeant génétiquement, il résiste au traitement. Selon les médecins, la résistance a deux causes majeures, le non respect du traitement prescrit, ou l’achat des médicaments de la rue. Selon le Pr. Wilfred Fon Mbacham, coordonnateur de la Conférence panafricaine de la lutte contre le paludisme pour le compte 2005, " les patients ne prennent pas les médicaments jusqu’à la fin de leur traitement. Quand ils se sentent mieux ils l’interrompent, et gardent le reste du traitement soit pour la prochaine fois, soit pour d’autres personnes. Il y en a qui prennent leur traitement jusqu’au bout, mais n’arrivent pas à tuer le parasite parce qu’ils achètent leurs médicaments dans la rue. Ces médicaments ne contiennent pas toujours toutes les molécules suffisantes à la guérison. Et l’efficacité n’est pas toujours vérifiée ".

Dans une certaine mesure, mais avec réserve, l’automédication a été aussi été indexée comme cause de la résistance. Car administrée en une seule combinaison, elle peut propager la résistance. Et ce d’autant plus qu’il est désormais conseillé d’administrer le traitement du paludisme en combinaison de plusieurs médicaments. En outre, les malades qui se traitent eux-mêmes ne savent pas à quelle dose prendre leur remèdes.

Comment donc éviter les résistances du paludisme ? Tout simplement en suivant son protocole de traitement jusqu’au bout. En aucun cas l’interrompre quand on a l’impression de se sentir mieux. Par ailleurs, il est conseillé d’utiliser des combinaisons de thérapies. Et enfin, éviter d’acheter les médicaments de la rue, car on ne peut jurer ni de la qualité, ni de l’efficacité, encore moins de la date de péremption de ceux-ci. Quant à l’automédication, elle est à coup sûr déconseillée et ce quelle que soit la maladie.

Marguerite Estelle ETOA

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