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Pr Cheikh Sadibou Boye sur la réforme a la faculté de médecine : Une réorganisation pédagogique qui porte sur ses fruits - Le Soleil - Sénégal - 23/09/2005
Professeur, pouvez-nous faire une présentation du processus de réforme entreprise au niveau de la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontostomatologie de l’Ucad ?
La formation doit prendre en compte les étudiants et nous sommes engagés dans un processus de réforme des contenus de nos enseignements et des contenus pédagogiques qui a pris en compte le besoin de former un autre profil d’acteurs du développement. Les réformes ont fait l’objet d’un séminaire en 2002. Le système « LMD » est une formation axée sur la compétence, cela passe par deux choses : une réforme de nos curricula, c’est-à-dire le contenu des enseignements, mais aussi une réforme de nos méthodes pédagogiques à la fois d’enseignement et d’évaluation.
Progressivement, depuis juin 2004, l’université a versé dans la réforme « LMD », dans un contexte d’une formation axée sur les compétences. D’ailleurs, au niveau de la Faculté, nous avons pour vocation de former des professionnels de la Santé. Qui parle de professionnel de la Santé parle de compétence. Et c’est fort de cela que nous avons engagé une analyse de nos pratiques jusqu’ici. Et il est prévu cette année de réorganiser nos enseignements en semestres. Nous avons à ce jour fait l’évaluation de la première session et terminé celle de la seconde session. Donc nous avons bouclé l’année 2004-2005. Il n’y a pas de session d’octobre. Nous sommes la seule Faculté à l’université à avoir organisé les deux sessions dans un espace de deux semestres, plus une session de rattrapage au début du mois d’août. L’avantage, c’est d’une part, de permettre aux étudiants d’avoir fraîchement le programme des enseignements. D’autre part, cela nous a permis, nous enseignants, de nous reposer. Nous avons terminé les examens le 11 août. Maintenant, nous avons suffisamment de temps pour préparer la rentrée. Nous allons, progressivement, appliquer certains aspects de la réforme « LMD », c’est-à-dire l’allocation des crédits et la capitalisation qui permet de conserver les acquis après une évaluation. Nous avons la capitalisation déjà appliquée au niveau du second cycle. Nous allons l’appliquer du premier au troisième cycle, pour les étudiants de la Faculté de Médecine et de Pharmacie.

Comment s’effectue cette capitalisation pour l’enseignant et l’étudiant ?
Pour l’étudiant et l’enseignant, nous avons ce qu’on appelle un gain de temps. Il y a aussi l’unité de compte. Dans le cours terme, l’étudiant a la possibilité de capitaliser, c’est-à-dire conserver les acquis. Un étudiant qui capitalise des crédits, il l’a fait pour l’éternité. Dans le système d’évaluation de la réforme, la notion de compétence est au cœur du processus. L’étudiant sera davantage évalué sur ses aptitudes. Le travail personnel de l’étudiant est un point essentiel de la réforme. Cela nécessite des méthodes, mais aussi un changement de nos pratiques pédagogiques.

Est-ce que tout votre « monde » a adhéré à ce processus ?
Les enseignants ont entièrement adhéré au nouveau système mis en place, et qui prend en compte la compétence. Un médecin est enseignant d’une manière générale. Ce qui le préoccupe, c’est la formation pratique de l’étudiant. Et le système que nous avons mis en place est un système universel.
L’un des objectifs, c’est l’harmonisation qui repose sur le découpage de la formation en semestres. C’est aussi une harmonisation en termes de méthodes d’évaluation. Pour valider un semestre, il faut trente crédits. Et un crédit est égal à vingt heures. Cette harmonisation nous permet d’être au même niveau que d’autres pays de l’espace francophone. Cela permet aussi de favoriser la mobilité des étudiants et des enseignants à travers le monde.

Quel est l’acquis pour l’étudiant dans le découpage en semestres ?
L’avantage, c’est de permettre aux étudiants de garder fraîchement les enseignements. Ce qui leur donne plus de chances face aux épreuves. Nous avons 622 étudiants en première année de Médecine. Nous y avons 54 % de réussite avec 337 reçus. C’est relativement satisfaisant. Pour la deuxième année du second cycle, nous avons près de 85 % de réussite. Nous avons constaté un doublement des taux de réussite d’une session à l’autre. Pour la première année, nous avions 21 % de réussite après la première session. Et pour la seconde session, c’est-à-dire la session de rattrapage, on a eu 41 %. Les étudiants ont été à la hauteur. Nous sommes déjà satisfaits de ce que nous avons fait, c’est-à-dire le choix d’avoir réorganisé nos enseignements en semestres, mais aussi le choix d’avoir organisé une session de rattrapage.

Qu’en sera-t-il de la formation des spécialistes, précisément du troisième cycle par rapport à son adaptation aux besoins du système de Santé ?
Nous avons pris conscience qu’il faut réformer le troisième cycle. Pour cette réforme, nous nous intégrons dans une logique sous-régionale, à travers l’Uemoa, la Cedeao et l’Organisation africaine de la Santé. Nous sommes en train de réfléchir à une réforme du 3ème cycle pour faire immédiatement des étudiants des acteurs aptes à répondre aux besoins de nos sociétés, mais aussi ouvrir des perspectives de spécialisation après la formation de base. Le troisième cycle est maintenant structuré de façon à permettre aux étudiants de se spécialiser à terme. Nous avons pris part à une rencontre à Addis-Abeba (Ethiopie) sur la planification des besoins de formation de spécialistes. Nous avons également pris part avec le Fonds des Nations unies pour la population (Fnuap) et d’autres organisations sous-régionales sur la prise en charge de tout ce qui touche à une spécialisation en Santé de la reproduction. Nous avons besoin de spécialistes, entre autres, en pédiatrie, en gynécologie et en chirurgie générale, dans les coins les plus reculés du pays. Et l’école de Médecine, qui compte près de 300 agents, qui vont être évalués quantitativement, doit pouvoir satisfaire cette demande ».

Propos recueillis par Fara Diaw et Idrissa Sané

Lire l'article original : http://www.lesoleil.sn/article.php3?id_article=3646

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