Actualités de la santé
en Afrique
Octobre 2005
Au sommaire de cette semaine :
Burkina Faso :
© La drépanocytose :
Un mal oublié
Côte d'ivoire :
© Lutte contre le VIH/SIDA : Une
nouvelle politique de gestion des ARV recommandée
Madagascar :
© Le cancer du col de l’utérus :
Manque de prévention efficace
© Lutte contre la diarrhée
- Relance de la production de sels de réhydratation orale
© Santé publique - Trois
neurochirurgiens pour 16 millions d’habitants
Maurice :
© Secteur pharmaceutique : Génériques
: quartier libre aux pharmaciens ?
Sénégal :
© Santé mentale : Nécessité
d’intégrer des unités psychiatriques dans les hôpitaux
© Prise en charge des maladies du
cœur : Bientôt un centre cardio-vasculaire à Dakar
© Gériatrie : Dr Mamadou
Coumé, premier Africain membre de l’Académie européenne
de vieillissement
© Allergologie et pneumologie : Quand la pathologie allergique
gagne du terrain en Afrique
© Santé de la mère
et de l’enfant : Tamba en guerre contre le paludisme et la
diarrhée
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Santé Tropicale
L’allergie alimentaire et la pathologie basse des déficits
immunitaires ont été les thèmes des premiers entretiens
d’allergologie et de pneumologie de l’Hôpital Principal
de Dakar (HPD) qui se sont déroulés jeudi et vendredi
derniers. Une séance de formation continue à l’initiative
du Dr Michel Thiakhane, promoteur de l’école de l’asthme
à l’HPD, qui a été animée par les
Professeurs Pierre Scheinmann et Jacques Deblic du service Pneumologie
allergologie pédiatrique de l’Hôpital Necker Enfants
Malades de Paris (France). Aussi bien MM. Emmanuel René
Moïse tout comme Francis Klotz, respectivement directeur de Cabinet
du ministre des Forces armées et directeur de l’Hôpital
Principal de Dakar, ont tour à tour salué cette initiative
qui est une première dans le cadre de la formation continue et
qui est un bel exemple de coopération entre la France et le Sénégal.
À en croire le Pr Pierre Scheinmann, l’allergie alimentaire
est une réaction néfaste dirigée contre les aliments
que les gens mangent. “ Les enfants quand ils mangent ces aliments
développent des réactions cutanées, respiratoires
et digestives (voire dans l’immédiat des urticaires, bronchospasmes,
vomissements, chocs anaphylactiques) ”, indique-t-il. L’allergie
alimentaire en France voit aujourd’hui sa prévalence augmenter
considérablement depuis une vingtaine d’années.
Pour le Pr Scheinmann, les chiffres varient de 6 à 8 % chez les
nourrissons à environ 2 % chez le grand enfant. Ces chiffres
élevés, rançon de “ l’occidentalisation
”, selon lui, de notre mode de vie, sont à intégrer
dans l’augmentation de la prévalence de l’allergie
en général : 10 % d’enfants asthmatiques, 10
à 15 % d’enfants atteints de rhinite allergique, 15 à
20 % d’enfants et nourrissons porteurs de dermatite (eczéma)
atopique.
Pas de traitement spécifique pour l’allergie
Dans la fourchette des allergènes alimentaires les plus courantes,
l’on note l’œuf, le lait de vache, l’arachide,
le poisson, les fruits à coque (...). Pour le Pr Scheinmann,
les symptômes apparaissent immédiatement ou presque dès
l’ingestion de l’allergène alimentaire. Quant au
diagnostic qui semble très délicat, il repose sur l’interrogatoire,
la notion de terrain atopique personnel et familial, les prick-tests,
les IgE spécifiques, peut-être certains patch-tests et,
en cas de doute, sur le Test de provocation oral (Tpo) avec l’aliment
incriminé. Parlant du traitement, le Pr Scheinmann a souligné
qu’il n’y avait pas de traitement spécifique pour
l’allergie alimentaire. Le seul traitement de l’allergie
repose sur l’éviction du ou des aliments dont la culpabilité
aura été démontrée.
Le Pr Scheinmann recommande d’assurer des apports nutritifs adéquats,
malgré les évictions, en particulier chez les nourrissons
ou en cas d’allergies alimentaires multiples. Et ce dernier de
signaler que l’éviction absolue de certains aliments, présents
de manière plus ou moins occulte dans l’alimentation du
commerce, peut se révéler impossible, tel le cas particulier
de l’arachide et des fruits à coque. Dans ce cas, le risque
anaphylactique est alors élevé, justifiant la prescription
d’adrénaline auto-injectable par voie intramusculaire et
un Projet d’accueil individualisé (Pai) en milieu scolaire.
Pour le cas de l’asthme, le chef du service de Pneumologie allergologie
de l’hôpital Necker Enfants Malades a noté que l’association
asthme-allergie alimentaire conférait à l’asthme,
une gravité accrue justifiant la recherche d’un contrôle
de l’asthme aussi parfait que possible.
Faire des tests périodiques de provocation orale
Il a aussi révélé que dans la grande majorité
des cas, l’allergie au lait et à l’œuf disparaît.
C’est l’allergie à l’arachide qui persiste
le plus souvent. Il préconise à certaines périodes
de la vie de l’enfant à la maternelle, au primaire et même
au collège d’effectuer un test de provocation oral, afin
de savoir si l’allergie persiste ou non, à la condition
que la clinique, les tests cutanés et les IgE spécifiques
y invitent.
L’exposé des cas cliniques fait par le Dr Marème
Diallo Chauvin (Pédiatre-pneumo-allergologue) a permis de juger
les résultats des tests de provocation orale sur des sujets sénégalais,
mais aussi de comprendre que les pathologies allergiques gagnent du
terrain dans le continent africain. En ce qui concerne notre pays, le
Dr Marème Diallo Chauvin a avancé le nombre de trois de
ses patients qui sont allergiques à l’arachide, un chiffre
énorme, selon les spécialistes en la matière présents
lors de ces premiers entretiens de l’HPD, qui notent que sur cent
patients, le nombre de sujets allergiques à l’arachide
ne dépasserait pas le nombre de deux patients.
Le Pr Jacques Deblic a pour sa part introduit le thème sur les
complications respiratoires infectieuses des déficits immunitaires
chez l’enfant. Des complications respiratoires infectieuses immunitaires
qui en définitive sont constantes, selon lui et dépendent
du type de déficit. Elles représentent, selon le Pr Deblic,
surtout en cas de déficits cellulaires une urgence thérapeutique
qui nécessite la mise en route d’un traitement anti-infectieux
initial probabiliste et l’identification rapide du micro-organisme.
BABACAR BACHIR SANÉ
Lire l'article original : http://www.lesoleil.sn/article.php3?id_article=4243
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