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Allergologie et pneumologie : Quand la pathologie allergique gagne du terrain en Afrique - Le Soleil - Sénégal - 10/10/2005
Aujourd’hui en France, il est interdit aux enfants de 0 à 5 ans de manger de l’arachide. Une rançon de l’occidentalisation de notre mode de vie, explique le Pr Scheinmann de l’Hôpital Necker Enfants Malades de Paris, qui est à intégrer dans l’augmentation de la prévalence de l’allergie en général. Un champ d’investigation de cette pathologie allergique qui voit sa prévalence augmenter en Afrique et au Sénégal en particulier.

L’allergie alimentaire et la pathologie basse des déficits immunitaires ont été les thèmes des premiers entretiens d’allergologie et de pneumologie de l’Hôpital Principal de Dakar (HPD) qui se sont déroulés jeudi et vendredi derniers. Une séance de formation continue à l’initiative du Dr Michel Thiakhane, promoteur de l’école de l’asthme à l’HPD, qui a été animée par les Professeurs Pierre Scheinmann et Jacques Deblic du service Pneumologie allergologie pédiatrique de l’Hôpital Necker Enfants Malades de Paris (France). Aussi bien MM. Emmanuel René Moïse tout comme Francis Klotz, respectivement directeur de Cabinet du ministre des Forces armées et directeur de l’Hôpital Principal de Dakar, ont tour à tour salué cette initiative qui est une première dans le cadre de la formation continue et qui est un bel exemple de coopération entre la France et le Sénégal.
À en croire le Pr Pierre Scheinmann, l’allergie alimentaire est une réaction néfaste dirigée contre les aliments que les gens mangent. “ Les enfants quand ils mangent ces aliments développent des réactions cutanées, respiratoires et digestives (voire dans l’immédiat des urticaires, bronchospasmes, vomissements, chocs anaphylactiques) ”, indique-t-il. L’allergie alimentaire en France voit aujourd’hui sa prévalence augmenter considérablement depuis une vingtaine d’années. Pour le Pr Scheinmann, les chiffres varient de 6 à 8 % chez les nourrissons à environ 2 % chez le grand enfant. Ces chiffres élevés, rançon de “ l’occidentalisation ”, selon lui, de notre mode de vie, sont à intégrer dans l’augmentation de la prévalence de l’allergie en général : 10 % d’enfants asthmatiques, 10 à 15 % d’enfants atteints de rhinite allergique, 15 à 20 % d’enfants et nourrissons porteurs de dermatite (eczéma) atopique.

Pas de traitement spécifique pour l’allergie
Dans la fourchette des allergènes alimentaires les plus courantes, l’on note l’œuf, le lait de vache, l’arachide, le poisson, les fruits à coque (...). Pour le Pr Scheinmann, les symptômes apparaissent immédiatement ou presque dès l’ingestion de l’allergène alimentaire. Quant au diagnostic qui semble très délicat, il repose sur l’interrogatoire, la notion de terrain atopique personnel et familial, les prick-tests, les IgE spécifiques, peut-être certains patch-tests et, en cas de doute, sur le Test de provocation oral (Tpo) avec l’aliment incriminé. Parlant du traitement, le Pr Scheinmann a souligné qu’il n’y avait pas de traitement spécifique pour l’allergie alimentaire. Le seul traitement de l’allergie repose sur l’éviction du ou des aliments dont la culpabilité aura été démontrée.
Le Pr Scheinmann recommande d’assurer des apports nutritifs adéquats, malgré les évictions, en particulier chez les nourrissons ou en cas d’allergies alimentaires multiples. Et ce dernier de signaler que l’éviction absolue de certains aliments, présents de manière plus ou moins occulte dans l’alimentation du commerce, peut se révéler impossible, tel le cas particulier de l’arachide et des fruits à coque. Dans ce cas, le risque anaphylactique est alors élevé, justifiant la prescription d’adrénaline auto-injectable par voie intramusculaire et un Projet d’accueil individualisé (Pai) en milieu scolaire.
Pour le cas de l’asthme, le chef du service de Pneumologie allergologie de l’hôpital Necker Enfants Malades a noté que l’association asthme-allergie alimentaire conférait à l’asthme, une gravité accrue justifiant la recherche d’un contrôle de l’asthme aussi parfait que possible.

Faire des tests périodiques de provocation orale
Il a aussi révélé que dans la grande majorité des cas, l’allergie au lait et à l’œuf disparaît. C’est l’allergie à l’arachide qui persiste le plus souvent. Il préconise à certaines périodes de la vie de l’enfant à la maternelle, au primaire et même au collège d’effectuer un test de provocation oral, afin de savoir si l’allergie persiste ou non, à la condition que la clinique, les tests cutanés et les IgE spécifiques y invitent.
L’exposé des cas cliniques fait par le Dr Marème Diallo Chauvin (Pédiatre-pneumo-allergologue) a permis de juger les résultats des tests de provocation orale sur des sujets sénégalais, mais aussi de comprendre que les pathologies allergiques gagnent du terrain dans le continent africain. En ce qui concerne notre pays, le Dr Marème Diallo Chauvin a avancé le nombre de trois de ses patients qui sont allergiques à l’arachide, un chiffre énorme, selon les spécialistes en la matière présents lors de ces premiers entretiens de l’HPD, qui notent que sur cent patients, le nombre de sujets allergiques à l’arachide ne dépasserait pas le nombre de deux patients.
Le Pr Jacques Deblic a pour sa part introduit le thème sur les complications respiratoires infectieuses des déficits immunitaires chez l’enfant. Des complications respiratoires infectieuses immunitaires qui en définitive sont constantes, selon lui et dépendent du type de déficit. Elles représentent, selon le Pr Deblic, surtout en cas de déficits cellulaires une urgence thérapeutique qui nécessite la mise en route d’un traitement anti-infectieux initial probabiliste et l’identification rapide du micro-organisme.

BABACAR BACHIR SANÉ

Lire l'article original : http://www.lesoleil.sn/article.php3?id_article=4243

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