Actualités de la santé
en Afrique
Décembre 2004

Au sommaire de cette semaine :

Burkina Faso :
© Médecine traditionnelle et plantes médicinales : Les experts du Comité interafricain mettent en commun leurs efforts de recherche
© SIDA : Des ONG dénoncent une "crise de conscience"
© XVe conférence annuelle des DRS
© Inauguration d'une unité de fabrication d'implants pour lutter contre les maladies des os

Cameroun :
© Des scientifiques autour de la médecine traditionnelle : La production de médicaments améliorés au centre du 13e colloque du CAMES

Côte d'ivoire :
© OMS Côte d’Ivoire : Mame Thierno Aby Sy s’en va. Le représentant résidant prend sa retraite

Madagascar :
© Santé publique - 30 pédiatres seulement pour Madagascar

RD Congo :
© La fièvre typhoïde cause des dommages dans le secteur maraîcher.

Sénégal :
© Anesthésie-réanimation : Les praticiens soucieux des urgences
© Pr Doudou Thiam : "Il faut créer un centre de paludologie au Sénégal"
© Industrie pharmaceutique : "Sécuriser le Futur"à Dakar : Un programme dit philanthropique
© Dossier : Journée mondiale de lutte contre le sida

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L'actualité de la santé en Afrique - Décembre 2004

SIDA : Des ONG dénoncent une "crise de conscience" - Le pays - Burkina Faso - 07/12/2004

La plupart des malades du Sida accèdent difficilement à une prise en charge médicale. Des ONG s'élèvent contre cette "injustice" et appellent les "acteurs de décision" à poser des actes concrets pour que le pire ne continue pas de dicter sa loi.

Depuis une année, des acteurs de la société civile ont engagé un plaidoyer pour le traitement gratuit des malades du SIDA. L’acquit principal de cette campagne est l’adhésion de plus en plus croissante de l’opinion au principe de la gratuité. En effet cette campagne a pu démontrer que la gratuité des traitements est faisable dans notre pays malgré les difficultés à surmonter. L’obstination à la contribution financière des malades ressemble donc à un refus d’affronter ces difficultés pour relever un défi qui est vital pour des milliers de malades dans le désarroi.
Après une année de débat sur la gratuité des traitements du SIDA, et l’adhésion d’une forte opinion à cette cause, nous regrettons que l’on soit toujours à discuter sur le principe même de la gratuité. Il est plus qu'urgent que le débat évolue sur les mesures pratiques à mettre en place pour garantir l'accès universel aux traitements du SIDA qui sera favorisé par l'adoption du principe de la gratuité des traitements.
Plusieurs pays en voie de développement sont plus avancés que le Burkina Faso dans les conditions indispensables pour un accès universel aux traitements contre le SIDA. Dans ces pays, le principe de la gratuité a été adopté et est entrain d'être appliqué. Il s'agit notamment du Brésil, de la Thaïlande, de l'Afrique du Sud, du Burundi, du Sénégal et récemment du Mali.
Au niveau de l'Opinion publique internationale, de plus en plus d'acteurs rallient le principe de la gratuité. C'est le cas de ce groupe d'économistes, d'experts en santé publique et d'acteurs politiques qui ont signé une déclaration intitulée " Free by five " pour demander la gratuité des traitements en faveur des maladies du SIDA. Cette initiative bénéficie de l'appui de plusieurs personnalités et organisations comme Stephen Lewis, l'envoyé spécial de Kofi Annan pour le VIH/SIDA en Afrique, de Hélène Rossert, vice présidente du Fonds Global de lutte contre le SIDA, de l'Association AIDES en France et de Médecins Sans Frontière en Belgique.

"Accès gratuit et universel à la prise en charge médicale"

A travers la Déclaration "Free by five" (gratuité des traitements en 2005) qui s'inspire de l'Initiative "Tree by five" (3 millions de personnes sous ARV d'ici 2005) de l'OMS, ces personnalités et organisations internationales de lutte contre le SIDA avouent que la gratuité des traitements contre le SIDA est "une décision économique rationnelle et une priorité absolue".
Elles se déclarent convaincues "que la gratuité pour tous d'un ensemble minimum de soins incluant les ARV au sein du système de santé publique est un préalable pour que les programmes de prise en charge médicale changent d'échelle, soient équitables et efficaces, et fournissent une prise en charge de qualité." Elles interpellent "l'OMS, l'ONUSIDA, les gouvernements des pays à ressources limitées et les bailleurs de fonds internationaux notamment le Fonds Mondial, la Banque Mondiale, PEPFAR (NDLR : Initiative de Georges BUSH contre le SIDA) et les agences de coopération bilatérales…" à "…adopter et promouvoir activement le principe d'un accès gratuit et universel à la prise en charge médicale (incluant les ARV) et contribuer à sa mise en oeuvre."
Nous, organisations adhérant à l’Initiative “Free by five” interpellons donc les acteurs ainsi sollicités et qui ont des représentations au Burkina Faso à œuvrer pour l'adoption et la mise en application du principe de la gratuité des traitements contre le SIDA au Burkina Faso.
Les économistes, les experts en santé publique et les acteurs politiques initiateurs de cette initiative justifient l'accès aux soins des personnes infectées "…par des arguments économiques et par le respect des droits de l'Homme." Et s'interrogent sur les chances des programmes de prise en charge à atteindre les populations les plus pauvres et les plus vulnérables tout en assurant "…un haut degré d'observance afin d'éviter l'apparition de résistances." Pour eux, une des conditions premières demeurent "la gratuité d'un ensemble minimum de soins complet pour toutes les personnes vivant avec le VIH."
Ils citent en outre, une consultation de l'OMS rendue publique en janvier 2004 qui concluait que "des stratégies devraient être développées pour dispenser les ARV gratuitement à ceux qui ont le moins de moyens (…). Cependant, si les systèmes de recouvrement des coûts s'avèrent inefficaces ou limitent l'accès aux soins, la dispensation gratuite pour tous devrait être envisagée".

"Crime contre l'humanité"

Que pensez vous du cas du Burkina Faso, où le rapport annuel du PNUD donne des statistiques de 45% de la population qui vit avec moins de 72 000 FCFA par an, c'est-à-dire moins de 6 000 FCFA par mois. Quelles contributions financières peut-on demander à cette population sans que cela ne limite son accès aux soins ?
Selon les conclusions de l'étude citée, la dispensation gratuite des traitements ne devrait-elle pas être appliquée au Burkina Faso ?
Nous souhaitons, à toute fin utile vous rappeler cette phrase du Secrétaire Général des Nations Unies, Kofi Annan : "le VIH/sida est la pire épidémie que l'humanité ait jamais affrontée. Elle s'est répandue plus largement, plus rapidement et avec des conséquences à long terme plus catastrophiques que toute autre maladie. Son impact est devenu un obstacle dévastateur au développement". Le caractère exceptionnel de l'épidémie justifie donc le caractère exceptionnel de sa réponse. C'est également l'avis du Directeur Général de l'OMS, Lee Jong-Wook, qui affirme que : "l'insuffisance de l'accès aux traitements antirétroviraux est une urgence médicale mondiale… Pour dispenser les traitements antirétroviraux aux millions de personnes qui en ont besoin, nous devons changer notre façon de penser et notre façon d'agir."
Pour conclure, permettez nous de faire notre, cette déclaration de M. Stephen Lewis : "Vous me pardonnerez de parler avec vigueur, mais à l'aube de l'année 2003 (NDLR : il y a 2 ans déjà, en considérant que nous sommes à l'aube de 2005), il n'est plus temps de supplier poliment, même d'implorer. On ne peut permettre que la pandémie continue et ceux qui la regardent s'étendre, avec une sorte de sérénité pathologique, devront rendre compte un jour où nous aurons des tribunaux en temps de paix qui jugeront cette version particulière de crimes contre l'humanité… Le droit à la vie et à la dignité ne devrait pas être une prérogative des riches et des puissants. La crise du SIDA n'est pas une crise de manque de ressources. C'est une crise de manque de conscience."
Que faut-il et combien de temps faut-il pour apporter cette conscience aux acteurs de décisions ? Surtout, combien de vies humaines vont payer pour cette énergie et ce temps dont ils ont besoins pour prendre conscience ?

Pour le Réseau Accès aux Médicaments Essentiels (RAME)
Simon KABORE - Coordonnateur National

Pour le Réseau pour une Grande implication des PVVIH (REGIPIV)
Mamadou SAWADOGO - Président

Pour l'Association Responsabilité Espoir vie (REVS+)
Martine SOMDA - Présidente

Pour l’Association African Solidarité (A.A.S)
Jean-Marie BAZIE - Directeur

Lire l'article original : http://www.lepays.bf/quotidiens/barometre2.asp?Numero=6040
Quotidien Burkinabé Le pays N°3267 du 07/12/2004

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