Actualités de la santé
en Afrique
Décembre 2004

Au sommaire de cette semaine :

Burkina Faso :
© Médecine traditionnelle et plantes médicinales : Les experts du Comité interafricain mettent en commun leurs efforts de recherche
© SIDA : Des ONG dénoncent une "crise de conscience"
© XVe conférence annuelle des DRS
© Inauguration d'une unité de fabrication d'implants pour lutter contre les maladies des os

Cameroun :
© Des scientifiques autour de la médecine traditionnelle : La production de médicaments améliorés au centre du 13e colloque du CAMES

Côte d'ivoire :
© OMS Côte d’Ivoire : Mame Thierno Aby Sy s’en va. Le représentant résidant prend sa retraite

Madagascar :
© Santé publique - 30 pédiatres seulement pour Madagascar

RD Congo :
© La fièvre typhoïde cause des dommages dans le secteur maraîcher.

Sénégal :
© Anesthésie-réanimation : Les praticiens soucieux des urgences
© Pr Doudou Thiam : "Il faut créer un centre de paludologie au Sénégal"
© Industrie pharmaceutique : "Sécuriser le Futur"à Dakar : Un programme dit philanthropique
© Dossier : Journée mondiale de lutte contre le sida

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L'actualité de la santé en Afrique - Décembre 2004

Université de Ouagadougou : Inauguration d'une unité de fabrication d'implants pour lutter contre les maladies des os - sidwaya - Burkina Faso - 01/12/2004

L'Unité de Formation et de Recherche en Sciences de la Santé de l'Université de Ouagadougou dispose désormais d'une chambre stérile afin de lutter efficacement contre les maladies des os, notamment l'ostéomyélite, une infection aiguë ou chronique de l'os et de la moelle.

La cérémonie d'inauguration de cette chambre, qui a pour objectif de fabriquer un implant, s'est déroulée le jeudi 25 novembre dernier sous la présidence du ministre délégué chargé de l'Enseignement professionnel et technique, en présence de la ministre présidente de la communauté française de Belgique, de sa collègue de l'enseignement supérieur et des relations internationales ainsi que du président de l'Université de Ouagadougou et de la communauté universitaire.
Les séquelles des maladies osseuses sont parfois irrémédiables. Le traitement jusque-là repose essentiellement sur un curetage chirurgical très coûteux qui n'est pas à la portée des patients, surtout dans un pays comme le Burkina. C'est pour remédier à cet état de fait, qu'une équipe belge et burkinabè s'est fixée comme objectif de développer un implant d'antibiotique à longue durée d'action visqueux renfermant de la gentamicine dont les procédures de fabrication ont été mises au point et dont des études physico-chimiques et des tests pharmaco-techniques in vitro ont permis de sélectionner la meilleure formule. L'unité de fabrication de médicaments stériles au sein de l'UFR/SDS, afin de fabriquer les implants sur place ici au Burkina selon les normes requises en la matière. Le médicament qui sera fabriqué localement sera accessible financièrement aux populations et sa production en plus grande quantité pourrait être envisagée pour répondre à la demande des pays voisins. L'installation de la chambre stérile constitue un aspect du projet global de recherche et de formation, pharmaceutique initié et porté conjointement par les partenaires belges et burkinabè, projet qui s'inscrit lui-même dans l'appui global à la pharmacie auprès de l'Université de Ouagadougou et actif depuis plus de vingt ans. Dans ce cadre global du projet, de nombreux enseignants burkinabé de la section pharmacie ont été formés en Belgique et des laboratoires, destinés à l'enseignement et à la recherche ont été équipés dans les disciplines majeures de la pharmacie : chimie analytique ; pharmacie galénique ; microbiologie; biochimie...

Aujourd'hui, une étape supplémentaire a donc été franchie en rendant possible des activités de recherche et développement. La fabrication de ce gel biodégradable pour soigner une maladie prioritaire au Burkina permet ainsi à l'Université de Ouagadougou de jouer un rôle social et économique au bénéfice des populations. Pour le directeur de l'Unité de Formation et de Recherche en Sciences de la Santé, le Professeur Mamadou Sawadogo, cet outil de production pharmaceutique et de recherche/formation est d'un intérêt certain et d'une importance capitale pour notre pays à plusieurs égards. D'abord, au plan santé publique, les ostéomyélites chroniques et la drépanocytose sont des pathologies invalidantes constituant de réels problèmes de santé publique de par leur prévalence ; dans ce contexte, la production locale des implants ne peut qu'être salutaire. Ensuite au plan pharmaceutique, il s'agit d'un plateau technique de production dans des conditions stériles qui pourrait s'élargir à diverses autres en l'occurrence les formes injectables, largement utilisées. Enfin, au plan de la formation et de la recherche, cette unité constitue déjà un cadre de formation doctorale et de spécialisation professionnelle pour les étudiants et les enseignants en pharmacie.

Le ministre délégué chargé de l'Enseignement professionnel et technique s'est réjoui du fruit avec les institutions universitaires belges, touchant notamment la formation et la recherche en mathématiques, sciences physiques, droit, sociologie, production animale et sciences de la santé à travers onze (11) projets belges au profit de l'Université de Ouagadougou.
Le ministre Youma Zerbo a invité tous les acteurs de ces projets à œuvrer, afin que cet appui de la Belgique puisse être valorisé et constituer un constituer un tremplin pour un développement endogène. Pour lui, la chambre stérile ne doit pas être un simple prototype, mais un véritable outil fonctionnel et utile pour satisfaire les besoins en soins de santé et ceux de formation et de recherche universitaires.
Madame le ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et des Relations internationales de la Communauté française de Belgique a pour sa part fait le point de la coopération belgo-burkinabè, une coopération qui, selon elle, permet aujourd'hui aux jeunes scientifiques burkinabè d'atteindre un niveau de compétence suffisant, pour qu'ils puissent participer pleinement au développement d'activités de recherche appliquée qui visent à fabriquer localement des médicaments. La cérémonie s'est achevée par la visite des locaux de la chambre stérile située au sein de l'Unité de Formation et de Recherche en Sciences de la Santé de l'Université de Ouagadougou.

Jean Baptiste ILBOUDO (chargé de communication de l'Université de Ouagadougou)

Le tableau clinique

L'ostéomyélite est une infection aiguë ou chronique de l'os et de la moelle d'origine exogène ou hématogène. Les germes responsables peuvent atteindre l'os de différentes manières. Par voie sanguine à la suite d'une septicémie, par contiguïté à partir d'un foyer infectieux de voisinage (I'ostéomyélite de contiguïté s'observe chez 30 à 68% des diabétiques ayant des ulcères au pied), ou encore par une contamination secondaire à un traumatisme chirurgical ou non.

Les os longs des membres sont les plus touchés, ce qui explique les séquelles fonctionnelles et les handicaps que la maladie cause.
Une hygiène défectueuse, une antibiothérapie inappropriée et le recours à des traitements traditionnels inefficaces contribuent à favoriser le passage des infections aiguës à la chronicité.
A ces facteurs, on peut ajouter la malnutrition, les infections entraînant des septicémies et les déficits immunitaires de causes diverses. Enfin, chez l'enfant, la drépanocytose (maladie sanguine héréditaire fréquente en Afrique) prédispose à cette affection. Les drépanocytaires représentent environ 67% des malades souffrant d'ostéomyélite.
Quoique sa physiopathologie et ses aspects cliniques soient bien connus, l'ostéomyélite demeure une maladie redoutable du fait des séquelles (déformations et raccourcissements osseux, fragilisations osseuses...) qu'elle cause chez des jeunes en pleine croissance, de sa grande fréquence en Afrique, et surtout des difficultés d'un traitement efficace.
Elle constitue un véritable problème de santé publique en contexte africain. Le traitement est lourd à instaurer et coûteux pour les familles. Il nécessite une longue antibiothérapie précédée souvent d'une chirurgie. La durée de la maladie et du traitement (longue hospitalisation et rééducation) entraîne des retards scolaires.
Les séquelles osseuses sont parfois irrémédiables et laissent ainsi la personne handicapée dans une société où rien n'est prévu pour elle.
Le traitement classique repose sur un curetage chirurgical de l'os atteint associé à une antibiothérapie par voie générale, de longue durée et à forte dose. Ce traitement est inefficace dans plus d'un cas sur trois. Ce fort taux d'échec s'explique en grande partie par l'impossibilité de stériliser véritablement le foyer infectieux par un simple curetage, par la difficulté de faire parvenir, par voie générale, les antibiotiques à doses efficaces au niveau de l'os infecté sans créer des dommages à l'organisme et par l'arrêt du traitement avant la fin faute de moyens financiers et suite à la guérison apparente.
C'est la raison pour laquelle des formes pharmaceutiques destinées à être placées in situ et à libérer de manière prolongée l'antibiotique qu'elles renferment (implants) ont été développées. Les premiers implants mis au point permettent de combler les cavités osseuses (empêchant ainsi la formation d'hématome) et d'assurer localement une action antimicrobienne élevée pendant une période prolongée tout en minimisant le risque de toxicité générale. Ils présentent cependant l'inconvénient majeur de n'être pas résorbés dans l'organisme. Une seconde intervention (coûteuse et peu confortable pour le patient) est donc nécessaire pour les retirer après guérison.

Lire l'article original : http://www.sidwaya.bf/sitesidwaya/sidwaya_quotidiens/sid2004_01_12/soc-cult_3.htm

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