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Références : Société Française d’Oto-Rhino-Laryngologie et de Chirurgie de la Face et du Cou - https://www.orlfrance.org/
Cette recommandation est destinée à tout médecin ORL susceptible de prendre en charge une personne atteinte de maladie de Menière.
Elle vise trois buts :
La maladie de Menière est d'étiologie inconnue. Son diagnostic et sa définition restent fondamentalement cliniques. Ils sont basés sur des critères simples établis depuis 20 ans par l’AAO-HNS [1] (accord professionnel) et modifiés très récemment par un consensus élargi de sociétés savantes internationales, [2] (accord professionnel). Nous les rappelons dans le tableau 1. Pour les rédacteurs de ce consensus, il convient de différencier la maladie de Menière « définie » et la maladie « probable ». Cette définition clinique est très étroitement associée à la présence supposée d'un hydrops endolymphatique. Les experts ont tenu à rappeler qu’il n’est pas possible de parler de Maladie de Menière sans qu’existent.
RCP Stratégie diagnostique et thérapeutique dans la maladie de Menière - 6 -
des vertiges critiques associés à une atteinte auditive. L’atteinte auditive isolée ne suffit pas.
Tableau 1 : Critères diagnostiques de la maladie de Menière [2] (accord professionnel)
Maladie « définie » | Maladie « probable » |
A/ Plus de 2 crises de vertiges (sensation erronée de déplacement en l’absence de mouvement ou lors d’un mouvement normal de la tête) durant de 20 mn à 12h (durée du repos au lit obligatoire car mouvement impossible). Les crises peuvent prendre la forme de crises de TUMARKIN | A/ Plus de 2 crises de vertiges durant de 20 mn à 12h |
B/ Surdité neurosensorielle unilatérale sur fréquences graves et médium sur au moins un audiogramme fait pendant ou après une crise. Surdité définie de 30 dB HL en conduction osseuse sur deux fréquences contiguës <2kHz. En cas de surdité bilatérale il faut une atteinte > ou égale à 35 dB HL. La fluctuation de l’audition sur les graves sur plusieurs audiogrammes est un argument supplémentaire. En cas de surdité bilatérale synchrone penser à des atteintes auto-immunes ou génétiques (DFNA 6/14). La surdité peut précéder de plusieurs mois ou années les vertiges (« Menière retardé »). Au fil des années la surdité s’installe et devient moins dépendante des crises. |
B/ fluctuation des symptômes otologiques (surdité, acouphènes, plénitude) dans l’oreille malade |
C/ fluctuation des symptômes otologiques (surdité, acouphènes, plénitude) dans l’oreille malade | C/ sans autre diagnostic pouvant expliquer les symptômes |
D/ sans autre diagnostic pouvant expliquer les symptômes | |
Notes : les crises peuvent être déclenchées par une consommation excessive de caféine ou de sel, voire par des sons forts (phénomène de Tullio) dans les maladies évoluées |
Le diagnostic de maladie de Menière « définie » peut être posé, en l'absence d'une autre cause identifiée, devant l'association des 4 plaintes cliniques suivantes :
L’association clinique décrite évoque par son caractère fluctuant un trouble de nature pressionnelle ou volumique affectant le secteur endolymphatique. Ce trouble pressionnel et/ou volumique peut être primitif, et le terme de Maladie de Menière prend alors toute sa valeur, mais aussi, et il convient de ne pas l’oublier, secondaire à la présence d’une tumeur au sein du labyrinthe et de ses structures de régulation, ou à son voisinage. C’est le cas des tumeurs du sac endolymphatique, des méningiomes de la face postérieure du rocher infiltrant le sac, ou des kystes arachnoïdiens de la citerne de l’angle modifiant les pressions au voisinage de l’aqueduc cochléaire. Elle peut fréquemment s’associer à une anomalie de la charnière cervico-occipitale, telle une malformation de Chiari de type 1, en mimant en tous points la maladie, et même parfois répondre favorablement au traitement médical. Le schwannome vestibulaire ou la sclérose en plaque peuvent être responsable de vertiges critiques mais offrent rarement à décrire une surdité fluctuante sur les fréquences graves. L’hypotension intracrânienne peut également se poser en diagnostic différentiel.
En connaissance de ces étiologies et/ou associations de pathologies potentiellement sévères appelant un traitement spécifique, il est donc nécessaire devant une symptomatologie répondant aux critères mentionnés plus haut, de faire appel à une imagerie de la fosse postérieure par IRM. Mais cet outil n’est pas uniquement un outil de diagnostic différentiel. Il peut désormais contribuer au diagnostic positif d’hydrops, anomalie étroitement intriquée à la Maladie de Menière. Les progrès de l’IRM permettent en effet de montrer l’hydrops au sein des différentes structures de labyrinthe membraneux. En revanche, il n'est pas encore scientifiquement établi que la visualisation d'un hydrops par IRM permette de parler de maladie de Menière, cet hydrops pouvant être visible en l’absence de symptomatologie.
Le diagnostic de maladie de Menière ne peut être posé sans avoir éliminé une cause tumorale (tumeur de l'angle ponto-cérébelleux, tumeur du sac endolymphatique), malformative (malformation de Chiari) ou inflammatoire dégénérative (Sclérose en plaque) par la réalisation d'une IRM de la fosse postérieure et de la charnière cervico-occipitale, en coupes axiales et sagittales, sans et après injection de produit de contraste, comportant des acquisitions 3D, haute résolution pondérées T2.
En cas de maladie de Menière « probable », le caractère incomplet de la symptomatologie doit encore faire douter du diagnostic. C’est dans ce contexte que certains examens paracliniques objectifs, qui ont montré leur spécificité dans les formes « définies », sont susceptibles de venir en aide au clinicien. Ils ont pouvoir de révéler l’hydrops, dont la présence est un argument diagnostique fort. Elles ont au nombre de trois :
L'électrocochléographie peut aussi être enregistrée lors de la même séance qu'un test de déphasage acoustique. La sensibilité diagnostique s'en trouve significativement augmentée [13] (niveau de preuve 2).
Ces tests sont à proposer par le clinicien, même en cas de maladie de Menière « définie », car ils contribuent à montrer que chez un patient donné, la maladie est corrélée à l’hydrops, ce qui n’est pas neutre sur le plan thérapeutique.
Plus d'informations : https://www.orlfrance.org/ - https://www.orlfrance.org/wp-content/uploads/2017/06/Maladie-de-Meniere-stategie-diagnostique-et-therapeutique.pdf
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