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Paludisme - Gestion opaque des fonds et insuffisance de résultats : La suspension prive le Sénégal de 4 milliards - Le quotidien - Sénégal - 05/03/2005
Le Sénégal vient d’être classé au rang des mauvais élèves par le Fonds mondial de lutte contre le Sida, la tuberculose et le paludisme. En effet, cette institution a disqualifié notre pays pour l’octroi des fonds supplémentaires d’un montant total de 4 milliards de francs Cfa. D’après une source très au fait du dossier, «cette perte enregistrée par le Sénégal découle d’une gestion opaque et peu orthodoxe du montant de la première phase de plus de deux milliards de francs Cfa. Ce qui a provoqué l’indignation des administrateurs du Fonds mondial pour suspendre le financement de la deuxième tranche».

Ce financement d’un montant global initial de 5 milliards de francs Cfa est une convention, signée par l’ancien ministre de la Santé, Eva Marie Coll Seck et devait s’étendre sur l’horizon 2003-2007. Après un premier octroi de près d’un milliard pour une période de deux ans, la deuxième tranche devrait suivre sous caution de résultats satisfaisants dans l’exécution de la première manche.
Selon nos interlocuteurs, cet argent ne rentrera jamais dans les caisses car «des malversations ont été décelées à la suite d’une mission d’évaluation dépêchée par le Fonds au Sénégal. Cela, à la suite de l’absence de résultats malgré l’importance de la somme injectée». «Une fois sur place, les évaluateurs ont failli tomber des nues quand ils ont découvert les énormes incohérences notées dans la gestion des fonds», expliquent-ils. Mieux, ajoutent-ils, «le coordonnateur du programme d’alors, le Dr Pape Amadou Diack a été dans l’impossibilité de justifier la destination des fonds perdus on ne sait où et comment».

Devant son incapacité à donner des éléments pouvant expliquer les grands écarts notés, renchérit un de nos interlocuteurs, M. Diack «s’est même permis de faire du faux en brandissant des pièces justificatives qui ne seraient pas conformes aux dépenses exécutées. C’est pour dire que le milliard lui a servi à se permettre des excès». Ainsi, nos sources se désolent que de telles malversations qui ont porté préjudice à tout un peuple puissent rester impunies.

Gabegie et dysfonctionnement
Selon le ministre de la Santé, le Dr Issa Mbaye Samb, joint au téléphone, «la faute est imputable à l’ancienne équipe dirigée par M. Diack». D’ailleurs, c’est sur la base de ces éléments que le ministre s’est résolu à le limoger en septembre dernier. «On ne peut pas gérer le paludisme et amorcer la lutte contre cette maladie en restant à Dakar. Ce que ce dernier faisait. La lutte contre le paludisme nécessite une approche de proximité et un équipement des médecins de région qui vivent les réalités du terrain», martèle M. Samb. De même, poursuit-il, l’insuffisance de résultats reprochée au Sénégal par les administrateurs du Fonds découle d’une absence de plan national mûrement réfléchi. Il s’y ajoute un manque de suivi, de supervision et d’évaluation des différentes actions entreprises dans le programme. Alors qu’il devait y avoir une évaluation mensuelle.

Selon le ministre de la Santé, les errements de l’équipe du Dr Diack sont plus graves quand on a constaté que «la commission nationale chargée de gérer les fonds ne fonctionnait pas. Alors qu’elle a pour mission de veiller à la gestion rationnelle et judicieuse des milliards mis à la disposition du programme. Même pas de secrétariat technique», tonne-t-il. Or, explique-t-il cette structure est nécessaire dans la mesure où elle permet d’avoir des statistiques fiables sur la maladie. «Figurez-vous que l’on travaille toujours avec les chiffres qui datent de 1999. C’est inadmissible», regrette Issa Mbaye Samb.

Toutefois, le ministre annonce une série de réformes visant à corriger ces graves manquements. D’abord, l’accent a été mis sur le fonctionnement de la commission nationale chargée de gérer les fonds et l’implication des acteurs réels de la lutte contre la maladie. Des mesures qui ont produit les effets escomptés, à l’en croire, en ce sens que «le Sénégal a été retenu pour le quatrième round qui va lui apporter la somme de 17 milliards».

Ndiaga NDIAYE

Lire l'article original : http://www.lequotidien.sn/archives/article.cfm?article_id=22573&index_edition=657

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