Actualités de la santé
en Afrique
Juillet 2005
Au sommaire de cette semaine :
Burkina Faso :
© Pharmacopée et médecine moderne :
La nécessaire collaboration au profit de la santé
© Docteur Christophe Longuet : "Le vaccin contre le Sida n'est
pas pour demain, soyons honnêtes"
Cameroun :
© Paludisme : le Forum mondial à
Yaoundé
© Radiologie : l’enfant au scanner
© Sida : éclairage sur l’échec
thérapeutique
Madagascar :
© Les médicaments sous contrôle
Sénégal :
© 5ème réunion de l’Ordre
des Pharmaciens : 100 millions pour la « Maison du pharmacien »
© Vaccination des enfants : Un
important dispositif mis en place
© Assises des sages-femmes d’Afrique :
Résolution ferme contre la mortalité maternelle et néonatale
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Santé Tropicale
Sidwaya : Vous êtes le responsable médical Afrique, produits VIH/Sida, parlez nous de votre visite au Burkina ?
Docteur Christophe Longuet : Je suis
là dans le cadre de la cérémonie de clôture
du diplôme interuniversitaire sur le Sida de Ouagadougou qui est
un diplôme régional, francophone permettant l'extension
de la prise en charge du VIH/Sida dans toute la sous-région.
Cette initiative est soutenue par notre laboratoire Merck Sharp &
Dohme Interpharma (MSD) qui est très regardant sur la qualité
des traitements antirétroviraux (ARV).
Nous sommes également positionné sur la formation des
médecins (formation des formateurs) et des agents de santé.
Cette année, nous avons proposé des prix MSD aux meilleurs
éléments dudit diplôme, notamment le prix MSD. Il
s'agit du financement d'une conférence africaine sur le Sida
qui aura lieu au Nigeria d'ici à la fin de l'année 2005.
Nous financerons la totalité des frais du major de la promotion.
Nous mettons aussi à leur disposition (les meilleurs éléments)
nos trois premiers documents pédagogiques pour leur pratique
médicale. Pour remercier l'ensemble des acteurs de ce diplôme,
nous avons financé la cérémonie de gala du vendredi
25 juin 2005.
Sidwaya : En dehors de ce soutien à la formation, que fait MSD pour soutenir les malades du Sida ?
Docteur Christophe Longuet : Le premier
engagement de MSD en matière de lutte contre le VIH/Sida, c'est
la recherche, c'est mettre sur le marché des médicaments
nouveaux de plus en plus performants, et travailler avec acharnement
dans la recherche pour découvrir un vaccin contre le Sida. Nous
avons des programmes de soutien dans les pays en développement.
Nous avons en 2000, lancé un, dénommé African comprehensive
HIV/Aids program (ACHAP) au Botswana où la Fondation Merck s'est
associée à celle de Bill Gate et le gouvernement pour
fournir des traitements gratuits dans le domaine du Sida. C'est le plus
gros programme du secteur public en Afrique. Grâce à cette
collaboration, les deux fondations (Merck et Bill Gate) ont donné
au Botswana, 100 millions de dollars pour faire de la prévention,
de l'éducation en matière de Sida, pour améliorer,
les tests de laboratoire et les traitements anti-rétroviraux.
De nos jours, ce programme complet a permis à 35 mille personnes
au Botswana de bénéficier gratuitement du traitement anti-rétroviral.
La question qui reste, c'est la capacité d'absorption des fonds
mis par le PEPFAR (president emergency plan for Aids relief) le Fonds
mondial et américain au niveau mondial pour la lutte contre le
Sida. Est-ce qu'il y a des gens capables de prescrire les anti-rétroviraux
qui sied aux malades, existent-t-il des structures capables de recevoir
les malades, et des laboratoires pour les dépistages ?
Nous sommes en train, par notre expertise, d'aider les pays à
mettre sur pied ces programmes d'amélioration de l'accès
aux soins.
Sidwaya : Les anti-rétroviraux ont des effets secondaires, votre laboratoire y pense-t-il pour mettre très bientôt des ARV sans effets secondaires ? A quand le premier essai de votre vaccin ?
Docteur Christophe Longuet : Les effets
secondaires constituent de vrais problèmes pour les malades que
ce soit en Afrique, en Europe ou aux Etats-Unis. Les traitements efficaces
ont effectivement des effets indésirables pour les malades du
Sida. Mais cela est aussi valable dans les autres domaines thérapeutiques,
car un médicament ne se prescrit pas comme on le fait pour un
produit alimentaire. Ce sont des produits qui s'utilisent avec précaution
sur demande d'experts. C'est pour cette raison que nous avons besoin
de former les médecins et agents de santé. Il faut être
assez prudents dans l'utilisation de ces médicaments afin que
les bénéfices soient plus importants que les vices. Dans
ce domaine, les industries pharmaceutiques travaillent à rechercher
de nouveaux médicaments avec moins d'effets indésirables.
C'est un défi que nous comptons (quand bien ce n'est pas facile)
relever.
Concernant le vaccin, les essais faits sur les singes sont déjà
concluants. Aujourd'hui, il n'y a pas de vaccin qui permet d'empêcher
l'infection. Nous avons plutôt un candidat-vaccin qui empêche
la progression de la maladie. Nous sommes plus dans la phase de prévention
secondaire que celle primaire, c'est-à-dire empêcher l'infection.
Ces essais sont actuellement passés en étude phase II
chez l'homme notamment aux Etats-Unis et dans des pays comme l'Afrique
du Sud.
Alors la route est longue, le vaccin contre le Sida n'est pas pour demain,
soyons honnêtes il y a beaucoup de défis à relever
pour que ce vaccin soit sur le marché. Il y a des problèmes
scientifiques à régler encore.
Sidwaya : Quels sont vos rapports particuliers avec l'Afrique ?
Docteur Christophe Longuet : Parmi les médicaments, il y a des molécules originales et celles génériques. Notre molécule originale appelée STOCRIN 600 mg est présentement moins chère que les génériques de la même molécule. La plupart des projets (Fonds mondial, PEPFAR) font appel à notre molécule. Nous avons alors une grosse demande en Afrique par rapport à cette molécule qui est une des molécules la plus utilisée dans le monde.
Sidwaya : ...et avec le Burkina ?
Docteur Christophe Longuet : Nous avons développé un partenariat : "L'initiative accélérer l'accès aux produits par les malades du Sida" avec les pays africains depuis 2002 qui consiste pour notre laboratoire, à ne plus faire de profit sur les ARV et de baisser les prix de 90% par rapport à la France et aux USA. Plusieurs pays africains dont le Burkina, ont adhéré à cette initiative. Nous avons aussi de bons rapports avec la Centrale d'achat de médicaments essentiellement génériques.
Propos recueillis
Aline Verlaine KABORE
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