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L’hôpital de Gemena sauvé de la dérive par le Haut-Commissariat aux Refugiés ! - Digitalcongo - RD Congo - 25/04/2005
L’intervention du bureau de Gemena du Haut-Commisariat des Nations Unies aux dans le sauvetage de l’hôpital général du chef-lieu du district du Sud-Ubangi, et quelques autres actions humanitaires ponctuelles posées par cette représentation de l’institution onusienne ont été salutaires pour la survie des services de ce centre médical ainsi que pour le regain d’espoir qu’ont constitué ces appuis pour les personnes vulnérables qui en ont bénéficié.

Le chef-lieu de district du Sud-Ubangi, Gemena, est une des cités de la province de l’Equateur ayant subi les affres de la guerre et de la rébellion au point que plusieurs de ses infrastructures en portent des séquelles déplorables. C’est le cas, parmi tant d’autres, de son centre médical, en l’occurrence l’Hôpital général de référence de Gemena qui s’est retrouvé dans un état d’abandon contraignant le personnel médical à la débrouillardise pour maintenir un semblant de service de soins aux nombreux malades qui espéraient y retrouver la survie.
La situation était si critique qu’elle a amené les responsables du Bureau du Haut-Commissariat des Nations Unies aux réfugiés (HCR) installé à Gemena à se sentir interpellés pour intervenir dans l’amélioration tant soit peu des services du centre médical concerné. Le chef du bureau du HCR/Gemena, M. Mamadou Ndao, explique que son institution devait s’impliquer dans le sauvetage de l’hôpital, parce qu’il s’agit d’une intervention qui cadre avec la mission dévolue au HCR de l’encadrement des réfugiés congolais en Centrafrique et au Congo-Brazzaville candidats au rapatriement dont l’institution onusienne assure l’organisation. Il fallait, en effet, que les réfugiés congolais rapatriés dans leur patelin de Gemena et des environs trouvent à l’hôpital de ce chef-lieu de district le minimum de service médical viable.

M. Mamadou évoque dans les lignes qui suivent le genre d’intervention que son bureau du HCR/Gemena a consenti d’apporter, du reste non seulement à l’Hôpital général de référence de cette cité, mais aussi à quelques établissements scolaires, de même qu’à des personnes vulnérables incapables de se restaurer leurs modiques habitations. Le bureau du HCR/Gemena bat un travail remarquable dans ce domaine de l’humanitaire, pour redonner espoir à une population victime de la guerre et qui en paye amèrement le prix.

L’appui que le bureau du HCR/Gemena apporte à l’hôpital est un soutien assez sommaire, confie M. Mamadou, puisque le HCR ne peut pas se substituer à l’Etat. C’est un soutien pour aider cet hôpital qui était, comme on peut le constater, dans un état de délabrement très avancé. Et c’est assez important comme travaux à réaliser dans le cadre de sa réhabilitation. Nous, comme on ne peut pas tout faire, c’est un appui que nous avons apporté, pour ne fût-ce que donner un impact le plus rapidement possible.
Les pavillons qui ont été visés sont les pavillons parmi les plus importants, en l’occurrence : la maternité, la chirurgie. Ces pavillons ont été appuyés en électricité. Avant, les accouchements, les césariennes et la chirurgie se faisaient avec des lampes torches ou des lampes tempêtes. Ce sont là, convenons-en, des conditions de travail très difficiles qui nous ont poussés à dire que ce n’étaient pas des choses acceptables et auxquelles il faut quand même essayer de donner une réponse la plus immédiate possible. Et cette réponse que nous avons donnée consistait en la réhabilitation de ces pavillons qui étaient en état de délabrement avancé. Il a fallu pour ces pavillons fournir l’électricité pour que les activités s’y déroulent normalement.
Les cas de chirurgie peuvent désormais être opérés de manière convenable. Il y a également la climatisation qui va être restaurée très prochainement, pour donner des conditions de travail améliorées, par exemple dans la salle de chirurgie où il fait très chaud avec de fortes transpirations tout à fait incommodes.

La deuxième partie de la réhabilitation concerne la partie des sanitaires de l’hôpital. L’hygiène est très importante dans un hôpital. Les gens ne peuvent pas aller faire leurs besoins dans les environs de l’Hôpital, ce qui serait plus une source des maladies que des solutions. Nous avons donc réhabilité les sanitaires et les douches pour permettre aux malades de bien se laver. Ce sont-là des éléments clés de l’hygiène minimum.
L’eau aussi, puisque sans eau, on ne peut pas parler d’hygiène. Nous avons fourni un générateur de 40 KVA tout neuf qui fonctionne en connexion avec une pompe immergée qui permet de fournir de l’eau dans une citerne d’une capacité de 33 m3 située au-dessus de la toiture des pavillons. Le matin on pompe l’eau dans la citerne pour pouvoir approvisionner l’hôpital pendant toute la journée. Il y a donc cette citerne d’eau qui approvisionne toute la journée en eau potable pour les malades et aussi pour les besoins normaux de l’hôpital.
Nous donnons également des lots de médicaments pour aider l’hôpital qui est naturellement confronté aux difficultés d’approvisionnement en médicaments. Le personnel traitant peut bien avoir la bonne volonté de traiter les malades, mais face à la carence criante des médicaments, il est difficile d’assurer les soins. Chaque mois, nous fournissons donc des médicaments sous la supervision de notre partenaire opérationnel AHA (Action humanitaire africaine) qui gère avec la collaboration du personnel du service de la pharmacie de l’hôpital.
Il y a, en plus, 25 bénéficiaires au niveau de l’hôpital, allant du médecin directeur jusqu’aux infirmiers, à qui nous donnons des primes supplémentaires mensuelles pour les motiver. Voilà l’action que nous menons à l’hôpital pour appuyer ce centre médical, et je pense que ce n’est pas une action minime. C’est assez significatif. Bien entendu les besoins sont énormes, mais les moyens sont limités. Le HCR ne peut pas tout faire, mais il s’attachera à faire le minimum pour apporter ne fût-ce qu’un soulagement aux populations qui sont dans des situations très difficiles, surtout dans le domaine de la santé.

A côté du secteur de santé, il y a aussi celui de l’enseignement que nous essayons de soutenir. Il y a dans ce cas, en l’occurrence l’Ecole primaire du 20 mai que nous avons réhabilitée, en y aménageant des latrines viables ainsi que des pupitres et autres fournitures scolaires pour tous les élèves rapatriés, dans la même proportion que pour la population locale nécessiteuse, afin d’éviter toute discrimination et ne pas faire dire que le HCR ne s’occupe que des rapatriés.
Le soutien ne s’est pas limité dans la fourniture du matériel scolaire (bics cahiers, gommes), mais s’est étendu jusqu’au payement des frais scolaires, les frais de motivation des enseignants, du fait que ceux-ci ne sont pas payés aussi et ce sont les élèves par le truchement de leurs parents qui subviennent à cette motivation. Le HCR assure le payement de cette motivation à la place des élèves.
Il y a également les maisons des personnes dites vulnérables, habitations détruites que les populations rapatriées et démunies retrouvent. A ces rapatriés nous donnons et construisons également des maisons pour eux. Ce sont des maisons que l’on peut voir à Libenge comme à Gemena où l’on compte à ce jour quelque 30 bénéficiaires. Le programme de construction de ces maisons continue en fonction des bénéficiaires vulnérables identifiés.

A Mbari, à quelque 80 km de Gemena, par exemple, le HCR a reconstruit entièrement un complexe scolaire de six classes, l’Ecole Bobilina. Les six classes ont été retapées avec une direction et des latrines ainsi qu’un appui en bancs. C’était là un programme d’appui exécuté en novembre et décembre de l’année dernière. Depuis lors jusqu’à maintenant est menée la première phase de l’appui aux rapatriés en provenance de la République Centrafricaine.
Il y a en fait deux phases de rapatriement, la première a concerné les réfugiés qui se trouvaient en République Centrafricaine dont le premier groupe est de l’ordre de 1.189 personnes dont 386 sont de Gemena, tandis que les autres sont du territoire de Libenge. Maintenant avec les arrivées spontanées, le nombre est évalué à 456, parce qu’il y a d’autres personnes qui sont arrivées sans l’assistance du HCR et ces personnes ont été vérifiés et reconnus comme réfugiés pour mériter l’assistance qui leur a été accordée.
Le programme continue et actuellement nous sommes dans la phase de préparation du rapatriement des réfugiés qui se trouvent maintenant en République du Congo-Brazzaville. Ce sont des réfugiés qui se trouvent tout au long du fleuve Oubangui, à Betou, Impfondo, Lukelela. Mais la première phase concerne les gens du Nord, en l’occurrence ceux de Betou, parce qu’actuellement avec le niveau de l’eau qui est très bas, c’est un peu difficile d’organiser le rapatriement dans ces conditions. Plus au nord vers Betou, il y a tout de même des possibilités et des conditions plus ou moins favorables pour organiser d’ici la fin du mois une première opération de rapatriement.
Dans la région de Betou, il y a plus ou moins 17.000 réfugiés, mais les gens s’inscrivent progressivement, et la première phase les concerne.
Notre appui s’arrête six mois depuis le retour des rapatriés. Nous ne continuerons pas d’appuyer éternellement. Il en est de même de l’appui ayant concerné l’hôpital. Six mois après il est appelé à régénérer suffisamment des ressources qui permettront à ce centre médical de se prendre en charge…Interrogé sur l’impact des dépenses de toutes les interventions consenties par le bureau du HCR/Gemena dans le cadre des actions humanitaires entreprises, M. Mamadou Ndao est arrivé à quelques estimations qu’il présente comme ci-après.

En terme de coût financier de ces actions, déclare le responsable du bureau du HCR/Gemena, disons en ce qui concerne, par exemple, la réhabilitation de l’hôpital, même ne fût-ce que sommaire, que cela a pris plus ou moins 30.000 dollars. A cela il faut ajouter quelque 12.000 dollars d’appui mensuel en payement de la motivation de 25 membres du personnel pris en charge. S’agissant des médicaments, le coût varie suivant le type de médicaments que nous apportons, mais par mois cela peut aller jusqu’à 50.000 dollars. En six mois, je pense que cela représente tout de même un appui considérable en termes financiers.

MMC

Lire l'article original : http://www.digitalcongo.net/fullstory.php?id=52159

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