Cette revue de presse est faite par nos services en accord avec les sources.
Seuls ces journaux détiennent les droits de reproduction de ces articles.
Si vous souhaitez exploiter autrement que pour votre propre usage, l'une des informations de cette rubrique, nous vous demandons de bien vouloir vous mettre en relation aves les responsables afin de solliciter leur autorisation.
Chaque article reproduit comporte le lien vers la page d'accueil du journal ainsi qu'un lien vers l'article original.
Merci de votre compréhension.

Nous vous souhaitons d'agréables moments sur
Santé Tropicale



Abonnez vous gratuitement à l'édition numérique de Médecine d'Afrique Noire
4773 abonnés - 44 nouveaux abonnés cette semaine !

Le Togo pays-pilote dans la lutte contre le palu - Republicoftogo - Togo - 25/04/2005
Ce lundi marque la journée africaine de lutte contre le paludisme. Mais des retards ont été pris dans la lutte contre ce fléau, s’inquiète la revue médicale britannique Lancet, jugeant "maintenant impossible d’atteindre" l’objectif fixé de diviser par deux la mortalité liée à ce fléau d’ici à 2010. Le Togo est un pays pilote en matière de lutte contre le paludisme.

Lancet critique fortement l’action de l’initiative "Faire reculer le Paludisme" (RBM, Roll Back Malaria) soutenue par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

Cinq ans après le sommet d’Abuja, au cours duquel une quarantaine de chefs d’Etat africains s’étaient engagés à réduire de moitié les conséquences du paludisme d’ici à 2010, notamment la mortalité, "cet objectif semble maintenant impossible à atteindre", affirme la revue dans un éditorial.

Principal instrument à l’aide duquel les dirigeants africains espéraient atteindre ce but, RBM, partenariat de 90 organisations dont l’OMS, l’Unicef (Organisation des Nations unies pour l’Enfance) et la Banque mondiale, a "non seulement failli à ses objectifs, mais pourrait aussi leur avoir nui", affirme Lancet.

Faisant notamment état d’une hausse des taux d’infection et d’"occasions manquées" dans la lutte contre la maladie, la revue britannique appelle à "une action urgente" pour arrêter d’ici à 2015 l’extension du paludisme, but que s’est fixé l’OMS.

Le paludisme tue plus d’un million de personnes par an dans le monde, "probablement trois" millions, selon Richard Feachem, directeur exécutif du Fonds mondial pour la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, qui a récemment insisté sur l’"holocauste" qu’entraîne chaque année la maladie "surtout parmi les enfants". 90% des décès surviennent en Afrique.

"Il y a un grand défi à relever dans la lutte contre le paludisme", a déclaré le Pr Awa-Marie Coll-Seck, secrétaire exécutif du RBM, reconnaissant le retard pris, tout en faisant état de succès.

Ainsi, au Togo, des "distributions massives de moustiquaires imprégnées" ont été assurées à 98% des familles ayant des enfants de moins de 5 ans. En Erythrée, "tous les objectifs fixés ont été dépassés", a-t-elle assuré, évoquant notamment l’accès rapide aux soins (en huit heures au plus) pour au moins 60% des malades souffrant d’une crise de paludisme.

"C’était une maladie qui était négligée, c’est une maladie qui a aujourd’hui au moins la chance d’être à l’ordre du jour du développement (...) beaucoup d’efforts sont en cours, même s’il n’y a pas assez de moyens", a-t-elle ajouté.

Il faudrait 3 milliards de dollars par an, soit cinq fois plus que les "600 millions de dollars par an" actuellement disponibles à l’échelle internationale pour lutter contre le paludisme, a encore relevé Awa-Marie Coll-Seck.
"On aura peut-être pas atteint en 2005 tous les indicateurs", les objectifs intermédiaires fixés à mi-parcours, "ce sera peut-être en 2006", a-t-elle poursuivi, affirmant que les "choses s’accélèrent" et qu’il ne faut surtout "pas baisser les bras".

Les statistiques sanitaires difficiles à obtenir, souvent "sous-estimées", a-t-elle précisé, permettent aussi difficilement d’apprécier les résultats. Ainsi, a-t-elle noté, le nombre de personnes souffrant du paludisme est évalué entre 350 à 500 millions.

Révisant à la hausse les estimations de l’OMS, plusieurs experts avaient déjà relevé, en mars, dans la revue scientifique britannique Nature, la nécessité pour les agences internationales de revoir en priorité leur collecte de statistiques pour mesurer "l’ampleur du défi".

Eclairage
Certains traitements préventifs ou associations de médicaments s’avèrent efficaces contre le paludisme, mais il faudra encore attendre une dizaine d’années avant d’avoir un vaccin utilisable à grande échelle, selon la revue médicale britannique Lancet.

Donner à des enfants de moins d’un an trois doses d’un traitement préventif contre le paludisme peut les protéger pendant deux ans, selon une étude réalisée en Tanzanie par David Schellenberg (Ifakara Health Research and Development Centre, Kilombero, Tanzanie et London School of Hygiene and Tropical Medicine, Royaume-Uni).

Parmi les 277 enfants ayant reçu à l’âge de 2, 3 et 9 mois des doses de sulfadoxine-pyriméthanine, l’incidence (fréquence) du paludisme a été réduite de 59% jusqu’à l’âge d’un an. Et entre 1 et 2 ans, les crises de paludisme sont restées nettement moins fréquentes (baisse de 36%) parmi ces enfants que dans le groupe-témoin.

Une autre étude réalisée également en Tanzanie auprès de 1.800 enfants âgés de 4 à 59 mois entre septembre 2002 et octobre 2004 montre l’efficacité de traitements combinés associant un dérivé d’artémisinine (provenant d’une plante chinoise) et luméfantrine.

Un échec pour éliminer les parasites du sang a été constaté au bout de 14 jours pour seulement 1% des 502 enfants ayant pris artemether-luméfantrine, contre 11% à 42% parmi les enfants ayant pris d’autres traitements, selon Theonest Mutabingwa (London School of Hygiene and Tropical Medecine).

Une efficacité de plus 96% de cette association de médicaments antipaludéens a été relevée en Ouganda lors d’un essai conduit auprès de 960 patients de tous âges (pesant plus de 10 kg) par Patrice Piola (Epicentre, Paris) qui estime cette thérapie "très prometteuse", qu’elle soit ou non administrée sous la surveillance de personnel soignant.

Le Plasmodium falciparum, parasite responsable de la forme la plus répandue et la plus grave de paludisme, est devenu résistant aux médicaments antipaludéens à base de chloroquine dans de nombreux pays d’Afrique, d’où la nécessité de nouveaux traitements plus coûteux.

Malgré des essais en cours de vaccins contre le paludisme, il faudra "vraisemblablement attendre au moins dix ans avant qu’un vaccin efficace ne soit disponible à grande échelle dans les pays où le paludisme est endémique", relève dans Lancet le Pr Brian Greenwood (London School of Tropical Medecine).

Lire l'article original

Retour au sommaire de l'actualité de la santé tropicale

Valid XHTML 1.0! Valid CSS!