Chose promise, chose due. La gratuité des soins pour les plus démunis, qui constituent 80 % des Malgaches, est désormais effective.
L'inauguration du bloc opératoire du centre hospitalier de district niveau II (CHD II) de Manjakandriana, samedi, fut l'occasion pour le président Marc Ravalomanana de l'annoncer officiellement.

“Cette mesure s'inscrit dans la politique générale 2005, qui vise à faciliter l'accès des pauvres aux services de santé de base et d'alléger les coûts des soins de ces personnes souvent vulnérables en matière de santé”, relève-t-il. Ceci, pour concrétiser le leitmotiv “Santé pour tous”.
En effet, les maladies peuvent perturber le revenu déjà précaire des pauvres exerçant majoritairement dans le secteur informel ou dans l'agriculture. Ce qui risque d'aggraver l'état de leur pauvreté.

Carte d'entraide
Des cartes spéciales dénommées “karatra fifanampiana”, dont l'étude de faisabilité et la conception ont été réalisées par le ministère de la Santé et du planning familial, seront distribuées aux plus démunis. L'objectif étant de leur permettre de jouir réellement des soins gratuits auprès des centres de santé.
Le dispatching de ces cartes à travers l'île aura lieu incessamment. Une partie des personnes vulnérables de Manjakandriana ont déjà reçu les leurs. “L'acquisition de cette carte me soulage d'un lourd fardeau. L'accès gratuit aux soins me permettra enfin de me soigner. Je suis vieille et sans ressources. Etant hypertendue, je suis astreinte à prendre des médicaments à vie, alors que je n'ai pas les moyens de me le permettre”, confie Ravao, une des bénéficiaires du “karatra fifanampiana”.

“Un à cinq millions de personnes réparties sur le territoire national vont bénéficier de cette gratuité des soins”, souligne le Dr Jean-Louis Robinson, ministre de la Santé et du planning familial. “Une somme de 50 millions ariary sera affectée à l'achat de médicaments pour les personnes défavorisées”.
Ce département ministériel travaille en étroite collaboration avec les chefs quartier, les présidents de fokontany et les maires pour mener à bien cette nouvelle politique. Les premiers responsables de ces collectivités de base ont la tâche de recenser les personnes défavorisées qui vivent dans leur circonscription.

Investissement
A travers cette nouvelle politique, le pouvoir central oriente son action vers la construction et la réhabilitation des centres de santé. L'achat de médicaments et de consommables médicaux étant leur corollaire. Ceci pour réduire les disparités géographiques et assurer l'égalité d'accès aux soins à tous les Malgaches.
“Dans cette optique, un hôpital sera construit dans chaque chef-lieu de district, soit au total 111 sur le territoire national. Ce même projet sera à réaliser dans les 22 régions”, déclare le chef de l'Etat. Parallèlement, des centres de santé de base (CSB) seront érigés dans les 1 557 communes pour assurer un taux de couverture maximal en matière de santé.
“La mise en place dans la capitale d'un grand hôpital d'envergure internationale, au sein duquel toutes les spécialités sont disponibles, doit être envisagée”,
ajoute-t-il. L'objectif étant de limiter les évacuations sanitaires et de faire d'Antananarivo une capitale digne de ce nom.
Comme bouquet final, Marc Ravalomanana a promis de doter en matériel et médicaments les CSB disponibles à l'heure actuelle.

Henintsoa Andriamiarisoa

Lire l'article original : http://www.lexpressmada.com/article.php?id=33292&r=13&d=2005-06-27