Actualités de la santé
en Afrique
Mai 2005
Au sommaire de cette semaine :
Burkina Faso :
© Kassoum Zongo, responsable du CSPS urbain de Saponé : "La
pauvreté est un frein à la fréquentation des formations
sanitaires"
© 22e session ministérielle
du CAMES : Moustapha Sall reconduit, la Guinée-Bissau fait son
entrée
© Lutte contre le VIH/Sida : Un
centre de dépistage volontaire intégré et avancé
à Yako
Madagascar :
© Les maladies de l'oreille gagnent
du terrain
© Personnels paramédicaux -
20 nouveaux anesthésistes-réanimateurs
Maurice :
© Ces chirurgies qui vous changent la vue
© Un virus non identifié se
propage
Sénégal :
© Soins aux hémophiles : La Pharmacie
nationale va s’impliquer dans l’achat de médicaments
© Serpents - Quinze espèces dangereuses
au Sénégal : Dakarois, attention au cobra cracheur !
© Santé de la reproduction
: Bilan à mi-parcours de la contraception d’urgence
Togo :
© Palu : bilan plutôt positif au Togo
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Santé Tropicale
Sidwaya : Présentez-nous votre formation sanitaire ?
Kassoum Zongo : Notre CSPS relève du district sanitaire de Saponé qui lui-même relève de la direction régionale de la Santé du Centre-Sud. Le CSPS comporte un dispensaire, une maternité et un dépôt de médicaments essentiels génériques. Quant au personnel, il se compose de deux infirmiers diplômés d'Etat, de (4) quatre infirmiers brevetés, de (3) trois agents itinérants de santé, de (3) trois accoucheuses auxiliaires, de (3) trois matrones, d'un garçon et d'une fille de salle. Notre formation sanitaire couvre 9 villages avec une population de 12 900 habitants. Depuis le 31 mars dernier le dispensaire et le dépôt MEG ont déménagé dans des nouveaux locaux. La maternité reste cependant encore au Centre médical avec antenne chirurgicale.
Sidwaya : Quelles sont les activités que vous menez ?
Kassoum Zongo : Nos activités sont polymorphes. Nous menons d'abord des activités curatives au niveau du dispensaire. Nous avons aussi des activités préventives en ce qui concerne la vaccination, la consultation prénatale et la consultation des nourrissons sains. Nous menons également des activités promotionnelles qui se résument principalement à la planification familiale et certaines activités d'IEC (information éducation communication) au sein des populations. On peut ajouter les tâches administratives et de gestion, sinon les principales activités sont curatives, préventives et promotionnelles.
Sidwaya : Quel bilan faites-vous des Journées nationales de vaccination (JNV) qui se déroulent actuellement ?
Kassoum Zongo : Les JNV se déroulent bien. Nous avons eu un taux de 103% au premier passage. Au deuxième passage, nous avons enregistré un taux de 101%.
Sidwaya : Avez-vous rencontré des difficultés au cours de ces JNV ?
Kassoum Zongo : Il faut reconnaître que nous rencontrons quelquefois des réticences de parents. La plupart du temps ce ne sont pas les populations au niveau local. Ce sont des femmes qui disent qu'elles viennent de Ouagadougou et qui se montrent difficiles en ne voulant pas faire vacciner leurs enfants. Mais on finit toujours par s’entendre.
Sidwaya : Quelles sont les principales maladies qu'on rencontre dans votre zone ?
Kassoum Zongo : Les principales maladies dans la zone sont à peu près les mêmes qu'on rencontre au niveau de tout le pays. Il y a d'abord le paludisme puis les maladies pulmonaires comme les bronchites, les pneumonies, les maladies diarrhéiques, les affections de la peau, les parasitoses intestinales et la rougeole quelquefois.
Sidwaya : Existent-ils des pratiques néfastes à la santé ?
Kassoum Zongo : Nous en rencontrons. Il y a par exemple l'excision et le lévirat qui persistent.
Sidwaya : Comment appréciez-vous la fréquentation des formations sanitaires ?
Kassoum Zongo : Les gens fréquentent le CSPS. Ce mois on est à 390 patients qui sont venus au centre. Globalement, nous pouvons dire que la fréquentation est acceptable.
Sidwaya : Quelles sont les difficultés que vous rencontrez au niveau du CSPS ?
Kassoum Zongo : Il nous manque certaines choses comme des matelas pour des chambres de mise en observation. Le dispensaire qui vient d'emménager ne dispose pas encore de forage et nous négocions l'eau avec le lycée privé "Vive le paysan» qui n'est pas loin. Le CSPS n'est pas encore équipé en plaque solaire et nous n'avons pas encore l'électricité. Nous avons une seule moto de service et le matériel médico-technique fait souvent défaut. La maternité qui se trouve toujours au niveau du CMA pose aussi problème. Nous souhaitons que les locaux pour la maternité soit rapidement construits dans le nouveau CSPS. Au niveau du personnel il n'y a pas de problème.
Sidwaya : Décrivez-nous une journée du CSPS ?
Kassoum Zongo : Quand nous arrivons le matin, nous procédons à la répartition du personnel au niveau de la consultation curative, de la salle de pansement. A la maternité aussi il y a cette répartition qui s'effectue. Il y a aussi la vaccination fixe qui est quotidienne au centre. Nous respectons aussi un programme de vaccination en stratégie avancée dans les villages.
Sidwaya : Le CSPS connaît-il des heures de pointe ?
Kassoum Zongo : Ici il n'y a pas d'heure de pointe. Le paysan arrive au CSPS à n'importe qu'elle heure. Nous avons un système de permanence pour assurer le service 24 heures sur 24. Cependant c'est dans les matinées et les jours de marché que nous connaissons des affluences. Les soirées sont moins fréquentées.
Sidwaya : Votre dépôt MEG fonctionne-t-il bien ?
Kassoum Zongo : Il fonctionne bien et nous n'avons pas de rupture de produits. Nous disposons aussi de toutes les molécules indispensables.
Sidwaya : Est-ce que les femmes fréquentent le CSPS ? N'y a t il pas encore beaucoup de naissances à domicile ?
Kassoum Zongo : Il y a effectivement encore beaucoup de naissances à domicile. C'est vrai que nous avons des accoucheuses villageoises qui se trouvent au niveau de chaque village mais il faut se dire que c'est difficile. Parce que ce matériel médico-technique leur fait défaut. Nous estimons donc que la majorité des accoucheuses qui se font à domicile sont des accouchements à risque. Il y a donc un besoin de formation et de supervision de ces accoucheuses. La distance entre le CSPS et certains villages constitue un obstacle à la fréquentation des centres de santé. La pauvreté est aussi un frein à la fréquentation des formations sanitaires. Les gens se disent qu'en venant ici, ils vont payer ne serait-ce qu'un peu d'argent. Cela les démotive.
Propos recueillis par Hamado NANA.
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