Actualités de la santé
en Afrique
Mai 2005
Au sommaire de cette semaine :
Burkina Faso :
© Kassoum Zongo, responsable du CSPS urbain
de Saponé : "La pauvreté est un frein à la fréquentation
des formations sanitaires"
© 22e session ministérielle
du CAMES : Moustapha Sall reconduit, la Guinée-Bissau fait son
entrée
© Lutte contre le VIH/Sida : Un
centre de dépistage volontaire intégré et avancé
à Yako
Madagascar :
© Les maladies de l'oreille gagnent
du terrain
© Personnels paramédicaux -
20 nouveaux anesthésistes-réanimateurs
Maurice :
© Ces chirurgies qui vous changent la vue
© Un virus non identifié se
propage
Sénégal :
© Soins aux hémophiles : La Pharmacie nationale va s’impliquer
dans l’achat de médicaments
© Serpents - Quinze espèces dangereuses
au Sénégal : Dakarois, attention au cobra cracheur !
© Santé de la reproduction
: Bilan à mi-parcours de la contraception d’urgence
Togo :
© Palu : bilan plutôt positif au Togo
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Santé Tropicale
C’est Mme Anta Sarr, présidente de l’Association sénégalaise
des (malades) Hémophiles du Sénégal (AHS), qui
l’a révélé, samedi après-midi, lors
de la tenue de leur assemblée générale ordinaire,
à l’Ecole nationale de développement sanitaire et
social (ENDSS).
Selon la présidente de l’AHS, qui a été également
point focal « Hémophilie » du département
de la Santé et de la Prévention Médicale par le
ministre Issa Mbaye Samb : « cette contribution de la PNA devrait
permettre une disponibilité suffisante en facteurs VIII (8) et
IX (9) qui sont des substances issues du sang qui permettent la coagulation,
donc d’arrêter les saignements et dont les hémophiles
sont génétiquement dépourvus ».
Devant l’assistance des membres de l’association composée
de parents et de malades, dont de nombreux enfants mâles (l’hémophile
ne se manifeste que chez l’homme, la femme étant seulement
le sujet transmettant le gène déficient), Mme Sarr, qui
a elle-même des enfants hémophiles, a souligné l’importance
d’une information large du public, mais surtout d’une conscientisation
accrue des décideurs politiques dans la prise en charge de cette
affection qui exigent des efforts très lourds pour les familles.
« Nous avons effectué des contacts auprès des autorités
et nous espérons que des mesures seront prises en faveur des
hémophiles », a t-elle dit.
« Nous voulons la même considération que les Personnes
vivant avec le VIH, les malades du Sida, les diabétiques, qui
entre autres, ont pu bénéficier de mesures sociales concrètes
dans l’accès aux médicaments (médicaments
antirétroviraux, examens et insuline) et aux examens de laboratoire
», a t-elle ajouté.
Pour le moment, grâce au soutien de la fédération
internationale des Hémophiles (FIH), les malades hémophiles
peuvent bénéficier de flacons de facteurs 8 et 9 au niveau
du centre national de transfusion sanguine, qui les gère et abrite
même en son sein les bureaux de l’association.
La survie par les dons
« La FIH nous donne quelque produit pour le moment du fait des
relations que nous avons développées avec elle, mais nous
savons que cela ne peut pas continuer ainsi et nous ferons tout pour
que notre gouvernement apporte le plus tôt possible son concours
», a déclaré le Dr Anta Sarr. Entre 2001 et 2005,
l’association n’a comme disponibilité financière
que 3 millions et quelques dizaines de milliers de Fcfa, desquels sortent
de façon inflexible les agios bancaires.
20 millions de Fcfa pour la circoncision de 10 enfants
« Nous savons qu’il suffit que l’un de nos membres
soit dans l’urgence, pour que toute notre réserve financière
s’évapore », a dit Mme Sarr. Deux fois de suite,
l’Association a pu tout faire pour permettre à une dizaine
de garçons, dont cinq récemment, de subir la circoncision
avec le concours gracieux de la clinique d’Urologie de l’hôpital
Aristide Le Dantec de Dakar.
« Pour chaque garçon, il a fallu avoir des flacons de facteurs
pour les accompagner dans leurs soins, soit un coût de vingt million
de Fcfa », a révélé la présidente
de l’association. Pour la seule prise en charge d’un hémophile
qui a un saignement, il faut avoir des produits pour un coût de
900.000 voire un million de Fcfa par jour en injection et parfois pendant
des jours de suite.
« On voit déjà qu’aucune famille ne peut subvenir
à un tel besoin, qui, parfois, peut survenir accidentellement,
à tout moment », a-t-elle précisé.
De nombreux accidents, voire des drames sont d’ailleurs arrivés
du fait que les victimes sont des hémophiles qui s’ignoraient,
et que les personnels ignoraient leur état ou antécédents
médicaux.
Cette affection génétique est mal connue des Sénégalais
et il nous faut, à travers l’association des hémophiles,
les médiats et les organisations communautaires, développer
en collaboration avec le centre national de transfusion sanguine (CNTS)
une campagne accrue de sensibilisation pour informer le public sur cette
affection, a expliqué pour sa part le Dr Saliou Diop du centre
national de transfusion sanguine. « Nous avions même formé
des médecins sur l’attention qu’i doivent apporter
par rapport à cette maladie dans leur pratique »,a-t-il
ajouté.
Pour le moment seul près de cent malades ont été
diagnostiqués. Alors que l’on a, selon les normes de l’OMS,
un hémophile pour 10000 naissances ; ce qui fait que l’on
a au Sénégal près de 1000 hémophiles environ.
Donc il y en aurait 900 qui s’ignorent, ou qui ne savent pas où
s’adresser.
Outre le diagnostic, le médecin hématologue du CNTS a
énuméré d’autres problèmes qui ont
trait à la disponibilité en produits et le suivi médical,
social, scolaire et professionnel des malades.
Rappelons que le dépistage est possible auprès du centre
de transfusion sanguine de Dakar et de certains laboratoires des banques
de sang des structures sanitaires.
Fara DIAW
L'hémophilie, une maladie héréditaire et handicapante - Le Soleil - Sénégal - 02/05/2005
L'hémophilie est une maladie héréditaire qui se traduit par une incapacité du sang à coaguler chez les personnes atteintes. Le terme hémophilie désigne deux types de maladies : l'hémophilie A et l'hémophilie B. L'hémophilie A, également appelée «hémophilie classique», est la plus commune des déficiences affectant la coagulation sanguine. Elle touche 80% de tous les hémophiles. L'hémophilie A est causée par un déficit du facteur VIII, une protéine sanguine nécessaire à la coagulation. L'hémophilie B ou «maladie de Christmas» (du nom de Steven Christmas, un Canadien qui, en 1952, fut le premier à recevoir ce diagnostic) répond à un déficit du facteur IX qui ralentit le processus de coagulation.
L'hémophilie affecte une proportion plus élevée
d'hommes que de femmes. L'hémophilie A touche un homme sur 10.000,
alors que l'hémophilie B, beaucoup plus rare, affecte un homme
sur 50.000. De plus, ceux-ci sont davantage touchés par les formes
les plus graves de la maladie.
La coagulation sanguine est assurée dans l'organisme par les
plaquettes. Ces petites cellules, qui circulent dans le sang, sont requises
à la moindre fuite de sang des vaisseaux sanguins, causée
lors d'une coupure ou d'une ecchymose. Les plaquettes jouent un rôle
fondamental dans l'arrêt des saignements en s'agglutinant les
unes aux autres pour former un bouchon, appelé «clou plaquettaire».
Les facteurs de coagulation (facteur VIII et facteur IX) sont ensuite
requis pour maintenir le clou plaquettaire en place afin de terminer
la coagulation du sang. Chez les personnes atteintes d'hémophilie,
l'un ou l'autre de ces facteurs de coagulation est déficient.
Le processus s'effectue donc beaucoup plus lentement que normalement.
Les plaquettes n'arrivent pas à former un caillot permanent,
de sorte que, sans traitement approprié, le saignement pourrait
se poursuivre pendant des jours, voire des semaines.
L'hémophilie est une maladie transmise génétiquement
par les parents. Les gènes responsables de la fabrication du
facteur VIII et du facteur IX se situent sur le chromosome X. Comme
la femme possède deux chromosomes X, elle peut être porteuse
de l'hémophilie sans développer la maladie, ou alors souffrir
d'une forme légère d'hémophilie. L'homme, par contre,
qui ne possède qu'un seul chromosome X (et un chromosome Y),
développe la maladie et souffre généralement des
formes les plus graves de l'hémophilie. On constate toutefois,
et ce, dans près du tiers des cas, l'absence d'antécédents
familiaux d'hémophilie. Dans ces cas particuliers, la maladie
résulte d'une nouvelle mutation des chromosomes.
Les saignements des gencives ou de la langue chez les bébés
et les ecchymoses fréquentes sont parmi les premiers signes d'hémophilie.
Les saignements de la bouche résultant d'une coupure, d'une morsure
et de la perte d'une dent chez l'enfant, de même que les saignements
urinaires et les nombreuses ecchymoses et les saignements de nez spontanés
sont d'autres symptômes fréquemment observés chez
les hémophiles. D'autres types de saignements sont beaucoup plus
graves et peuvent mettre la vie de l'hémophile en danger.
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