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Palu : bilan plutôt positif au Togo - Republicoftogo - Togo - 03/05/2005
Les fonds restent insuffisants pour lutter efficacement contre le paludisme, qui tue plus d’un million de personnes par an dans le monde, dont 89% en Afrique, selon le rapport mondial publié mardi par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Fonds des Nations unies pour l’Enfance (Unicef).

Des progrès sont faits dans l’accès à la prévention et aux traitements, mais il est "trop tôt" pour déterminer si le fardeau global de la malaria a augmenté ou s’est réduit depuis 2000, estiment l’OMS et l’Unicef.

Fin 2004, quelque 3,2 milliards de personnes vivaient dans des zones où sévit le paludisme: 107 pays sont touchés, 350 à 500 millions de personnes souffriraient chaque année de crises de paludisme, selon les estimations.

Le paludisme tue plus d’un million d’Africains chaque année, surtout des enfants de moins de 5 ans.

Une seule piqûre d’un moustique infecté suffit. Un enfant très jeune, dont l’organisme n’est pas en mesure de se défendre efficacement, peut en mourir dans la journée, souligne le rapport. Affaiblis par le paludisme, des enfants décèdent aussi de diarrhées ou d’infections respiratoires, une mortalité indirecte peut-être plus importante encore.

Richard Feachem, directeur exécutif du Fonds mondial pour la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, a estimé récemment que le paludisme entraînait "probablement 3 millions" de décès chaque année.
Il faudrait 3,2 milliards de dollars par an (dont 2 mds pour l’Afrique) pour lutter de manière efficace contre le paludisme dans les 82 pays les plus touchés. Soit cinq fois plus que les "600 millions de dollars" disponibles cette année, relèvent l’OMS et l’Unicef.

Ces deux organisations ainsi que notamment la Banque mondiale ont lancé en 1998 l’initiative Faire reculer le paludisme (Roll Back Malaria) avec l’objectif de diviser par deux la mortalité liée à cette maladie d’ici 2010.

Un objectif "maintenant impossible à atteindre" à cause du retard pris, selon la revue médicale britannique Lancet qui a récemment violemment critiqué cette initiative.

L’Afrique, où sévit surtout la forme la plus grave de paludisme due au Plasmodium falciparum, s’était fixée, en 2000 à Abuja (Nigeria), un programme : fournir d’ici 2005 un traitement efficace et des moustiquaires imprégnées d’insecticide à 60% des personnes exposées à un fort risque de paludisme et un traitement préventif à 60% des femmes enceintes.

Cinq ans plus tard, on est loin du compte. Seule l’Erythrée a réussi à distribuer des moustiquaires imprégnées à 60% des personnes exposées. Au Malawi et dans certaines régions du Sénégal, le taux avoisinerait 40%.

Au Togo, une campagne de distribution gratuite à l’occasion de la vaccination contre la rougeole aurait permis de fournir une moustiquaire imprégnée à 98% des ménages ayant un enfant de moins de 5 ans.

Le nombre de moustiquaires imprégnées a été multiplié par dix ces trois dernières années dans plus de 14 pays africains, assure le rapport, mais seulement 3% des moins de 5 ans bénéficiaient de cette protection, selon des enquêtes faites dans 34 pays entre 1999 et 2004.

Traitement préventif intermittent des femmes enceintes et prise en charge à domicile des enfants impaludés connaissent également un début d’application.

Face à la résistance croissante du parasite aux médicaments antérieurs, 23 pays africains ont décidé d’adopter les traitements combinés à base d’artémisinine (ACT), dix à vingt fois plus chers que la chloroquine. Mais seulement neuf les appliquaient effectivement fin 2004.

La pénurie d’artémisinine, plante médicinale chinoise, freine, selon l’OMS, la production de ces médicaments.

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